Mode & Beauté Fashion Week Milan : défilé printemps-été 2020 Alberta Ferretti

Le défilé printemps-été 2020 d’Alberta Ferretti à la Fashion Week de Milan remplit pleinement son rôle. Celui de nous donner à voir des tenues qui feront sans aucun doute les beaux jours des élégantes de l’été prochain, voire des années suivantes.

Alberta Ferretti ne s’embarrasse ni de discours ni de propositions compliquées. Son défilé printemps-été 2020 à la Fashion Week de Milan donne envie de prolonger l’été (qui d’ailleurs est loin d’être terminé).

Ses tenues colorées – les safran, orange, corail, rose tyrien, fuchsia et rose, les bruns chauds, les violets et les prunes alliés à des verts olive et à différentes nuances de bleu ou des sables chauds – pourraient être faites pour aujourd’hui.

D’abord, parce que la styliste reprend elle aussi des codes couleurs et formels des années 1970 – mais en les conjuguant : le néo-bourgeois des tailleurs et impers est contrebalancé par les associations de couleurs très « Woodstock style » et les formes amples de jupes ou blouses rebrodées façon folk. La créatrice, qui avait 20 ans en 1970, connaît sa grammaire esthétique sur le bout des doigts et ne commet aucun fashion faux-pas dans le choix de ses références en matière de formes, de pièces et de palette. Elle ne choisit que le meilleur de ces années tellement prolifiques en propositions variées.

Ensuite, parce qu’Alberta Ferretti ne tourne pas le dos aux temps forts de la saison passée, mais souhaite les prolonger.

Les tailleurs pantalons sont confortables et le pantalon paper-bag est à l’honneur à côté de pantalons cigarette et de pseudo sarouels. Les blouses paysannes, les robes tuniques au plastron brodé d’inspiration orientale revue 1970, les motifs colorés 1930 repris par les années 1960-70 sur d’impeccables chemisiers à fond beige, un soupçon motifs tye&die et psychédéliques sur de longues robes fluides et des tops, les tailleurs pantalon ou jupe (avec blouson) en jean ancrent le printemps-été d’Alberta Ferretti dans l’histoire d’une mode joyeuse, active, faite pour servir les femmes et ne pas les contraindre.

La partie « soirée » de la collection reste marquée par l’influence 1930-1970, mais les motifs ne sont plus imprimés, ils sont brodés, jouent sur des jours dans de fins tissus ou sur des paillettes. A contrario des tenues diurnes, celles du soir ont une palette limitée au noir, au bleu nuit et un bleu roi qui électrise le noir.

Une réussite.