Mode & Beauté Fashion Week Paris : défilé printemps-été 2020 Dries Van Noten

Le défilé printemps-été 2020 de la maison Dries Van Noten lors de la Fashion Week de Paris a été généreux en propositions. Le styliste a invité Christian Lacroix à collaborer au processus créatif, ce qui créé un certain trouble, mais donne à admirer des étoffes luxueuses et des propositions audacieuses.

Étrange combinaison de zen, minimalisme, orientalisme, clins d’œil aux années folles (robe de soirée/mariée du final) et débordement kitch pour cette collection de la maison Dries Van Noten proposée dans le défilé printemps-été 2020, le 25 septembre 2019 lors de la Fashion Week de Paris. Au son du piano live, variations sur des thèmes de Mozart introspectifs, en décalage avec la magnificence des tenues.

Les pièces sont superbes ; les imprimés (un point fort du styliste belge) fleuris, de même que les broderies et les jacquards sont remarquables et, pourtant, rien ne fait collection, ou plutôt trop de collections se mêlent sans se répondre ou s’entendre. On se situe davantage à un niveau couture que prêt-à-porter, tant par la qualité et la beauté des étoffes que le savoir-faire, mais cela ne devrait pas être un problème. Pas plus que ne devrait l’être le dialogue créatif, que les deux créateurs disent drôle et stimulant, de Christian Lacroix et Dries Van Noten.

Retenons des tailleurs chamarrés élégants, des trench rebrodés, des jupes asymétriques volantés qui ne manquent pas de grâce, un spencer d’hidalgo rouge travaillé au fil doré, une maîtrise toujours impeccable des couleurs vives.

Et étonnons-nous qu’à l’envahissante prégnance des baskets dans le quotidien et même les défilés, le créateur belge de 61 ans ait choisi de répondre par des créations alambiquées, fort hautes et instables si l’on s’en tient à la démarche mal assurée de la plupart des malheureuses mannequins contraintes de porter ces plateforme shoes ou sandales. Entre briser les pieds des Chinoises et les sneakers, il y a pourtant de la place pour de souliers qui n’entravent pas la marche des femmes. En tout cas, elles ne se laisseront plus marcher sur les pieds, quoi qu’en rêvent certains.