Mode & Beauté Fashion Week Paris : défilé printemps-été 2020 Maison Margiela

Le défilé printemps-été 2020 Maison Margiela qui s’est tenu durant la Fashion Week de Paris donne envie de crier « Tous aux abris ». Non pas que la collection fasse peur, mais parce qu’elle est sous le signe de la guerre, des infirmières et des longs manteaux et bottes de soldats et soldates perdus au front... quelque part en 1944 ?

Le défilé printemps-été 2020 Maison Margiela lors de la Fashion Week de Paris est, dans ses références, en décalage avec l’air du temps des podiums : mixte, iconoclaste, créatif, marqué du sceau fantasmé de la période de la guerre mondiale... première ou seconde, on ne le sait pas vraiment.

À quelle époque exactement renvoie ce premier look, celui d’une femme en cape bleu nuit telle une infirmière, avec ses boutons en métal militaire et son écusson symbole, et sa coiffe qui pourrait être celle d’une nurse, n’était cette voilette qui la fait basculer dans un univers davantage dédié à la séduction qu’aux soins ? Les années 1940 ? Les robes à découpe façon 1930 ou les vestes de costumes XXL des hommes, rayés, mais passées à la découpeuse penchent pour ce sens.

Le tropisme infirmière se poursuit plus tard avec un trench tout blanc, serré à la taille, de laquelle pendent des clés (de l’armoire à pharmacie, sans doute). Pour éliminer tout doute, le mannequin porte un voile d’infirmière du temps passé.

Heureusement, on peut s’échapper de l’hôpital de campagne, en enfilant un grand manteau blanc à revers rayures tennis ou une robe taupe à large pois noirs dont le côté gauche est entièrement affublé d’un volant volumineux, et tant pis si l’on n’a pas pu renoncer à ses bottes aussi cavalières que d’inspiration militaire. Le pantalon large taille sous les seins et veste spencer aux couleurs de la RAF, portés avec un calot (beaucoup de calots, en plus des voiles et des petits chapeaux à voilettes) sont-ils pour homme ou pour femme ? Qu’importe, les genres se mixent parfois, et tel trench en plastique à effet de transparence imprimé existe en version femme (avec du rouge, rose et violet) ou homme et femme (le bleu domine, avec le beige et le gris). Et le mannequin homme porte aussi béret et voilette. Un autre porte un corset de cuir sur un short et un pull sans manches très année 1940... Sans doute, Chelsea Manning aurait-elle aimé ce genre d’uniforme...

Prêt-à-porter, sans doute pas, mais créatif, cette collection l’est, dans la lignée de la maison...