Mode & Beauté Instant mode : les couturières solidaires contre le Covid-19

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8.4.2020 - 13:10

Home made of protective medical mask. (CTK Photo/Vit Cerny)

Where: Ceska Lipa, Czech Republic
When: 16 Mar 2020
Credit: Cover Images/CTK

**CZECH REPUBLIC OUT,SLOVAKIA OUT**
Home made of protective medical mask. (CTK Photo/Vit Cerny) Where: Ceska Lipa, Czech Republic When: 16 Mar 2020 Credit: Cover Images/CTK **CZECH REPUBLIC OUT,SLOVAKIA OUT**
Source: Cover Images/CTK

Plus que jamais la question des masques est à l’ordre du jour. Et les initiatives sont nombreuses pour en fabriquer, afin de suppléer à l’incroyable pénurie qui sévit en France et à l’étranger.

Le masque est tendance, disons-le comme ça pour apporter une pointe d’humour à une question qui relève de la santé publique et n’est pas très rigolote. La France, comme d’autres pays voisins, sauf la prévoyante Suisse, manque cruellement de masques. Et, après des avis contradictoires, depuis quelques jours, il devient recommandé d’en porter un dans nos déplacements. Comme il ne saurait être question de porter des masques chirurgicaux destinés aux personnels médicaux, déjà en manque, c’est vers le fait maison, ou en atelier qu’il faut se tourner. Depuis le début de la pandémie de Covid-19, les initiatives n’ont pas manqué de fleurir, et les efforts continuent.

Ainsi Marie-Béatrice Boyer, couturière chez Chanel depuis 10 ans a-t-elle eu l’idée de lancer le collectif Tissuni : des couturières qui se mobilisent pour créer gratuitement des masques pour les professionnels de santé qui circulent en ville pour rentrer chez eux, les personnels des magasins, des livreurs, des postiers, etc., et aussi des simples civils, surtout ceux qui sont « à risques » et pour lesquels le bénéfice du port du masque est attesté. L’idée est venue d’une amie infirmière dont le service manquait de masques. Avec son mari, la couturière de la maison de luxe a mobilisé toutes les couturières qu’elle pouvait trouver, une quarantaine de personnes, femmes et hommes. « C'était une évidence de mettre mon savoir-faire et mon talent au service des gens qui tous les soirs sauvent des vies et c'est ce que nous faisons avec le collectif. Tous les jours nous recevons environ 300 demandes de masques », explique-t-elle. Marie-Béatrice Boyer s’est appuyée sur des patrons de masques déjà validés.

Les Couturières solidaires de France (voir leur groupe Facebook) recrutent des bénévoles, organisés en groupe départementaux, de même que les Petits masques solidaires.

En Belgique, le MoMu, musée de la mode d’Anvers a publié un patron et un tutoriel en open source, en accord avec le ministère de la Santé publique belge. En Grande-Bretagne, Phoebe English, qui est habituée à recycler des tissus pour ses créations mode, veut créer une force de production importante et se faire aider par le gouvernement britannique. À New York, la styliste Hillary Taymour de Collina Strada fabrique elle-même des masques pour le personnel médical, avec ses restes de tissu. Ce qui peut donner de jolis masques tie & dye ! Dior a mis son atelier Baby Dior à Redon à la couture de masques destinés au personnel non-soignant. Les employés y travaillent sur la base du volontariat.

Pour que chacun et chacune puisse faire des protections antipostillons, les tutos fleurissent sur Internet, avec parfois... une infirmière pour guide !

Rappelons qu’un masque « maison » doit être changé toutes les 3 heures, être retiré sans être touché, lavé à 60° pour être réutilisable après lavage. Inutile de rappeler qu’il est strictement personnel. Il est préférable d’en avoir plusieurs, surtout si vous vivez avec quelqu’un qui a la santé fragile.

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