Mode & Beauté Je veux le look de Keira Knightley dans Colette

Double bonheur au cinéma : Keira Knightley dans le rôle de Colette. Et, l’air de rien, une prescription mode pas du tout dépassée.

Tout le monde en France connaît Colette, ne serait-ce que pour ses jolis textes sur les bêtes et, en particulier, sur les chats. Mais derrière l’image de poète du cours élémentaire, se cache une personnalité sulfureuse. Sulfureuse dans sa vie, sulfureuse dans sa façon de s’habiller. Et, en l’occurrence ici, l’une est indissociable de l’autre.

Colette est écrivain, et si elle n’a jamais voulu une quelconque étiquette féministe, elle a beaucoup fait pour la cause des femmes, de toutes les femmes. Plus parfois que des auto-proclamées défenseurs. Non seulement parce qu’elle écrit merveilleusement bien (preuve que les notions d’écriture féminine ou masculine n’ont pas de sens : elle écrivait et son mari signait, du moins pour ses premiers livres. Il lui a fallu des années de lutte pour retrouver la propriété intellectuelle de ses écrits). Mais aussi parce que dans sa vie personnelle, elle a rejeté toutes les conventions de son époque. Et dieu sait si elles étaient nombreuses.

Mariée jeune avec un homme plus âgé, faux écrivain mais vrai exploiteur, et elle a divorcé. On la retrouve dans la maturité amoureuse et aimée d’un jeune homme (circonstance aggravante, il était son beau-fils). Entretemps, beaucoup d’histoires d’amour et de liaisons purement sexuelles. Celle qui l’a liée à son amie Missy relevait des deux. Et Colette n’a jamais éprouvé la moindre honte à vivre des passions homosexuelles, à fréquenter des femmes habillées en homme (monocle compris). Elle-même a osé le faire et rappelons que rien que le port du pantalon pour une femme à l'époque pouvait conduire en prison. Plus osé encore, elle s’est présentée nue sur scène durant la période où elle était actrice de pantomime.

En ce qui concerne ce que l’on peut reprendre des costumes que porte Keira Knightley dans le film, elle-même actrice anticonformiste, il y a bien sûr le canotier, charmant aussi bien pour les femmes que pour les hommes.

On retiendra aussi les petites vestes (jaquettes) cintrées (mais sans corset, car si Colette s’en est vite débarrassé, elle a quand même dû s’y plier quelques années). La longue jupe évasée (que l’on arrête au-dessus de la bottine), surtout dans sa version estivale, est très chic et confortable.

Quant aux chemisiers de batiste, en satin et ou dentelle et aux manches bouffantes, ils étaient et seront toujours élégants, même (et surtout ?) avec un jean.