Mode & Beauté L’expo du mois : Pink: History of a punk, pretty, powerful color

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9.10.2018 - 13:09

Source: Covermedia

Couleur de la féminité, le rose : et si l’histoire de cette couleur nous révélait ses faces cachées ? L’exposition du Fashion Institute of Technology (FIT) de New York nous donne quelques clés à partir d’un voyage dans 80 pièces de grands couturiers.

Le rose ne cesse de s’imposer dans le domaine vestimentaire. Mais il y a autant de couleurs roses que de roses différentes dans les jardins. L’exposition que le Fashion Institute of Technology (FIT) de New York consacre au rose en montre toutes les facettes et l’évolution de sa signification dans la mode. Sont présentées quatre-vingt pièces qui, du XVIIIe siècle à aujourd’hui, construisent une histoire de cette couleur sur le vêtement et dans la mode. Si le rose s’essaie régulièrement, et souvent timidement, à intégrer le vestiaire masculin, nous découvrons dans cette exposition que ce n’est en fait qu’un retour aux origines. Le rose était la couleur des gentilshommes avant de devenir celle du féminin qu’il est devenu, allant jusqu’à envahir les cours de récréation des écoles du monde entier.

Depuis son avènement, et bien que le grand historien des couleurs Michel Pastoureau ne s’y soit pas intéressé jusqu’à présent, le rose fait parler de lui et suscite des commentaires. Il faut dire qu’il est pour le moins polysémique ! Féminin à outrance quand il est la couleur obligée de la layette des nouvelle-nées en opposition au bleu des garçons, ou quand il habille les poupées Barbie des années 1960 à 2010, il a aussi été transgressif quand les femmes ont commencé à porter des robes courtes durant les bien nommées Années Folles (1920) et l’est redevenu aujourd’hui qu’il a remplacé le violet comme couleur féministe dans les manifestations anti-Trump avec les « Pussy Hats ».

Mais le rose avait déjà pris cette dimension politique, que Valerie Steele, qui a conçu l’expo, a décidé de qualifier de « punk » (le rose pourtant n’ayant jamais été une couleur de l’éphémère mouvement) avec les revendications homosexuelles des années 1970.

Dans la mode, il est utilisé parfois à des fins provocatrices (remise en question du bon goût), quand il est fuchsia et côtoie le rouge vif (le rose shocking de Schiaparelli). Tous les grands couturiers l’ont utilisé (Dior et ses robes de bal) ou l’utilisent encore.

Un rose « millenial » est apparu ces dernières années. Et la marée rose est loin de refluer. Le rose dans sa version pastel ou « thé » est encore bien présent dans la mode de cette saison et le sera encore, les défilés des Fashion Weeks l’ont montré, dans le vestiaire du prochain printemps. « A rose is a rose is a rose », écrivait Gertrude Stein en 1913 en lançant l’écriture poétique moderne américaine. Plus qu’une couleur, une touche d’histoire, donc.

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