Mode & Beauté Les surfeurs plus susceptibles d'être porteurs d'une bactérie résistante aux antibiotiques

CoverMedia

16.1.2018 - 15:30

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Faire du surf pourrait multiplier par trois les risques d'être porteur d'une bactérie qui résiste aux antibiotiques. C'est en tout cas la conclusion de l'étude d'une université britannique.

Si vous avez l'habitude de vous baigner dans la mer ou dans l'océan, faites attention : vous pourriez être exposés à des bactéries très agressives. Les chercheurs de l'Université d'Exeter ont étudié 300 personnes, dont la moitié de surfeurs, habitués des côtes britanniques. L'objectif : déterminer s'ils étaient plus vulnérables aux bactéries qui polluent la mer et si les bactéries en question étaient résistantes aux antibiotiques.

Les scientifiques ont comparé des prélèvements de matières fécales de ces surfeurs et de ces non-surfeurs, pour savoir non seulement si elles présentaient des traces de la bactérie E. coli mais aussi si la bactérie en question pouvait se développer en présence de cefotaxime, un antibiotique très courant. Le résultat est concluant : 9% des surfeurs sont colonisés par la bactérie ultra-résistance, contre 3% seulement pour les non-surfeurs. Autrement dit, pour ces 9%, la bactérie continuerait à se développer, même s'ils étaient traités avec des antibiotiques.

Le responsable de l'étude, le professeur Will Gaze, explique que son équipe voulait sensibiliser les décideurs et les autorités sanitaires et les encourager à agir pour améliorer la qualité de l'eau. « On ne veut surtout pas décourager les gens d'aller se baigner dans la mer, car c'est une excellente activité physique, de bien-être, et de connexion avec la nature. Mais il est important que les gens sachent ce qu'ils risquent pour qu'ils prennent des décisions en connaissance de cause lorsqu'ils vont se baigner ou faire du sport », explique-t-il.

Et ce n'est pas tout : les surfeurs seraient 4 fois plus susceptibles d'être porteurs de bactéries contenant un gène qui rend d'autres bactéries résistantes aux antibiotiques. Les bactéries se transmettraient donc la capacité à résister aux traitements. « La résistance antimicrobienne est un des grands problèmes sanitaires de notre époque et on découvre à peine à quel point cette résistance peut se développer dans notre environnement. Il faut que nous sachions rapidement à quel point les humains sont exposés à ces bactéries et la façon dont elles nous affectent », ajoute Anne Leonard, épidémiologiste à l'Université d'Exeter.

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