Mode & Beauté London Fashion Week : défilé Automne/hiver 19-20 Simone Rocha

Romantisme incarné par l’actrice Chloë Sevigny pour le défilé de la styliste irlandaise Simone Rocha lors de la Fashion Week Femme automne/hiver 2019-2020 de Londres. La créatrice a créé des femmes fleurs mises en avant par un défilé inclusif.

Satin, organdi, tulle, paillettes, travail impressionnant sur la transparence, jeu sur la construction et déconstruction de volants, lamé doré, du strass, immenses fleurs aux doux coloris (parfois associées à un rouge cerise pimpant), ruchés en veux-tu en voilà : si la femme Simone Rocha porte aussi parfois des baskets avec ses amples robes de femme fleurs, elle n’a rien à voir avec un quelconque esprit streetwear.

D’ailleurs la femme Rocha, qui n’a pas seulement 20 ans, comme le prouve le recours à des mannequins de tous âges, ni ne correspond forcément aux canons en vigueur, ne porte que des robes, qu’elle accompagne éventuellement de trenchs oversize (auxquels un surmanteau en dentelle peut se superposer) ou d’amples manteaux corolle en velours. Dans ce défilé de quarante-quatre « looks », la créatrice ne renonce pas une fois à faire de la femme de l’hiver 2019/2020 une princesse, qui d’ailleurs porte un diadème dans les cheveux.

Une princesse qui se fait aussi remarquer par son sens de l’originalité : des hauts de robe avec soutien-gorge apparents ou ajouté (l’un en satin noir sur une robe corolle à larges motifs circulaires et à carreaux, ou un autre, rouge vif, sur une robe à fleurs), des superpositions osées, et, bien sûr, cette transparence déjà évoquée.

Les couleurs sont soit très douces (bleu opale, rose tendre, rose poudré, crème, beige), soit provocantes (rouge cerise). Le noir, seul ou support de tamis de fleurettes rouges ou de motifs (rayures, tapisserie extra-large) mène la danse, avec le doré comme contre-point et, évidemment, le blanc.

On note un travail sur les rubans apposés sur une robe, l’usage répété de la segmentation (motif d’un côté de la robe et motif différent ou monochromie de l’autre), des gants en cuir (avec un impressionnant trench ciré noir), un clin d’œil aux années 1970 avec un motif tye & dye sur une robe, le port des chaussettes fines et hautes avec des sandales, les mules plates, les talons plateformes, les petits sacs tenus à la main. Les boucles d’oreilles sont de longs pendants, parfois assortis au diadème.

Décalée, mais élégante, cette collection a le mérite de mettre en avant les mannequins dans leur diversité (âge, silhouettes, origines) pour les placer toutes sur le piédestal de la féminité.