Mode & Beauté MFW défilé A/H 20-21 Emporio Armani

Le défilé de la collection Emporio Armani automne-hiver 2020/2021 présentée à Milan lors de la Fashion Week, le 21 février (20) avait une unité : le noir. Symbole d’élégance pour Emporio Armani, il est au cœur de créations aussi superbes que faites pour magnifier les femmes libres.

À 85 ans, on se moque des tendances... et on peut se le permettre, surtout quand on est Emporio Armani, un des rois de l’élégance italienne. « Je suis fatigué d’entendre parler des tendances. Elles ne sont rien. Je veux améliorer la femme qui vit aujourd’hui... Les tendances de mode n'existent pas ! Et elles ne doivent pas exister ! », a précisé l’octogénaire au bronzage éternel en t-shirt/baskets. À ses yeux, et à ceux qui suivent leur parcours et intuition : « Plutôt que de vouloir absolument identifier des tendances, il faut aller en profondeur, comprendre pourquoi un créateur fait telle ou telle proposition, sans essayer de les relier ensemble. »

Le défilé de la collection Emporio Armani (la ligne jeune d’Armani) automne-hiver 2020/2021 qu’il a présentée à Milan le 21 février (20) avait pourtant une unité : le noir, un noir élégant, vivant, fluctuant, certes, mais qui unifiait en grande partie la soixantaine de looks.

Le créateur s’en explique : « La seule couleur acceptable, celle qui donne une allure », est le noir et, précise-t-il, « lorsque je passe dans la rue et que je regarde les personnes qui attendent l'autobus, la personne la mieux habillée dans le lot est toujours celle qui est habillée en noir ! » Dont acte ! Le styliste introduit cependant une touche de blanc, des gris en diverses nuances, et, en dernière partie du défilé, des vert sapin et des bleu lagon, une pointe de violet ; il joue sur les motifs pied-de—coq, du prince de Galles, des dentelles et des velours souples dont le mouvement fait nuance.

Entre longs et courts, larges et près du corps, les propositions se succèdent, avec une profusion de shorts et de pantalons (larges), de costumes (Armani est, rappelons-le, le grand porte-drapeau du costume pour femme), robes et jupes presque réservées aux tenues de soirée, et souvent portées comme une tunique sur un pantalon droit ; en satin ou velours rebrodé.

Autre point de liaison entre diverses tenues : les chapeaux, melon ou béret, et, autour du cou, des cols massifs sanglés, foulard, nœud, lavallières, cravates foulards en satin ou velours rebrodé. Et ce R- EA qui s’affiche sur chapeaux et accessoires.

Le créateur qui n’a pas eu besoin d’attendre #MeToo pour brouiller les pistes entre des styles réputés féminin et masculin, s’en est pris à l’hyper sexualisation du corps des femmes dans les campagnes publicitaires des marques de luxe, qu’il apparente à du viol.

L’imperator de la mode n’a rien perdu de sa vitalité !