La collection de Marni, entre les mains du directeur artistique Francesco Risso, pour le défilé Automne/Hiver 19-20 lors de la Fashion Week de Milan est convaincante. Contemporaine et féminine, elle est placée sous le signe d’un érotisme neurotique.
Francesco Risso, le directeur artistique de Marni a baptisé sa collection « neuro érotique ». C’est donc sous le signe d’un érotisme renouvelé et, on peut le dire, assez intellectuel, que s’est déroulé le défilé Automne/Hiver 19-20 Marni de la Fashion Week de Milan.
« Je place l’érotisme à un niveau noble, explique Francesco Risso. Le but est de poser de nouveaux cadres de plaisir ».
Le directeur artistique poursuit en mettant en avant les points forts de la collection : « Les plissés sont fondamentaux, ils sont très graphiques et un peu comme des uniformes, mais quand on les prend en main, ils deviennent assez féminins et sensuels (…) Le graphisme est très important. » Les plissés et drapés des robes, l’utilisation de tissus sensuels (satin, soie, texture qui épouse les formes, cuir) et les jeux de couleurs permettent cette projection dans un univers érotique qui ne joue cependant sur aucun des clichés du genre, si l’on excepte la gamme des couleurs : noir, rouge, blanc (les gris, jaune et fuchsia ne sont là que pour apporter une, heureuse, distraction).
A propos des imprimés (de grands carreaux rouge et blanc, ou rose et noir, ou gris sur gris, gris sur mauve, du prince de Galles et des figures géométriques de tailles différentes), Risso donne la clef de l’effet d’optique produit sur le podium : « Quand on les regarde de près, ce sont des carreaux, mais de loin, ils deviennent féminins, comme des bouquets de fleurs ou des visages de femmes. Ils reflètent un érotisme pur. »
Entre robe et jupes déstructurées ou asymétriques, et avec des plissés variés (longueur midi ou maxi, pas de mini, aucun pantalon), des superpositions (une robe tablier en cuir noir sur une longue robe plissée blanche sans manches, et une longue écharpe rouge, comme un pan de la tenue), des longues robes moulantes (rouge ou blanche, repiquées de pièces métalliques) et trench-coats en cuir oversize masculin (jaune vif, rouge, porté par un homme, ou noir), des tailleurs jupes (à la doublure de soie fuchsia ou rouge cerise), on assiste à un élégant et moderne compromis entre un éternel féminin sublimé et les réalités du monde contemporain, ce que résume Renzo Rosso, qui possède la maison Marni : « Parfois on peut porter des choses masculines en même temps que féminines c’est ce qui se passe dans ce nouveau monde. Donc on doit le prendre en compte avec notre touche, notre interprétation et nos couleurs fortes. Et ça c’est le travail de notre directeur artistique, Francesco. »
L’audace paie : le résultat est fort et désirable…
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