Mode & Beauté New York Fashion Week : Tom Ford présente une collection automne/hiver 19-20 aussi chic qu'épurée

Tom Ford a ouvert la partie féminine de la Fashion Week de New York automne/hiver 2019/2020. Or le défilé était mixte, très épuré et très réussi.

La Fashion Week de New York automne/hiver 2019/2020 a commencé par la mode Homme et c’est Tom Ford qui, fidèle à une tradition, ouvre le bal des défilés Femme. Sauf que, bien sûr, le créateur texan a décidé de proposer une collection mixte. Hommes et femmes ont présenté une collection très élégante et plutôt sobre.

Matières et couleurs se répondaient parfois, de même que certains tailleurs hommes avaient leurs correspondants au féminin. Le défilé n’en a pas moins respecté les codes genrés du vêtement. Le créateur se place d’ailleurs dans un autre espace-temps que celui qui a cours. À peine âgé de 57 ans, il se tourne vers son passé en s’auto-citant, en particulier en reprenant et en modernisant des pièces de sa collection automne/hiver Gucci de 1996. Mais après tout, pourquoi pas ? L’ensemble est superbe et tout sauf daté !

Le défilé a été scandé par trois grands moments : un début coloré, dans des gammes de rouges, de violets (du parme au violet foncé en passant par le fuchsia), de bleu clair, de marron et de gris pour les femmes, avec des matières fluides comme la soie, le satin et le velours lisse. Côté homme, un premier costume en satin presque doré saisit le spectateur, mais il est suivi de propositions séduisantes ou dominent le cuir (agneau plongé ?) gris acier, le velours bordeaux, en camaïeu avec les chemises ou pulls.

Le deuxième tempo est sous le signe du noir, du gris, du marron et d’un élégant kaki. Cuir, satin, fausse fourrure, doudoune matelassée brillante (et longue pour les hommes, une tendance qui s’affirme mais qui, à New York, se révèle indispensable). Très chic, jouant sur les juxtapositions de matière pour produire des effets de lumière, mêlant ici un tailleur jupe-crayon zippée avec un hoodie poche kangourou, la capuche recouverte d’un large chapeau noir en peluche, ou, là, une petite veste en velours marron cintrée (très 1970) avec un pantalon en satin kaki vaguement de forme battledress, roulé (comme tous les pantalons du défilé) sur les chevilles, une chemise fluide d’un kaki clair, ouverte sur un petit pull moulant à col roulé. Autour du cou, une courte écharpe en lamé (notons que cette écharpe est l’un des rares accessoires féminins du défilé, avec les chapeaux et les sacs).

L’absence de motifs ou d’imprimés (hormis deux vestes d’hommes imprimées noir et blanc de photos déchirées) est saisissant. Et reposant ! Le travail sur la couleur et la matière se suffisent en elles-mêmes.

La troisième et dernière partie est consacrée à la présentation de longues robes fluides, près du corps, au dos nu, avec des longues ou courtes vestes assorties. Un jeu de larges chaînes fait bijou et office d’attaches pour différentes parties du haut de la robe. Mauve, rose, parme, blanche, noire et enfin, le clou du défilé, une robe et sa veste entièrement recouverte de cristaux Swarovski.

On soulignait l’absence de bijoux ou d’accessoires, mais retenons les sacs dont les nombreuses chaînes font office de collier. Les chapeaux sont chics, avec une touche 1930, qui est l’époque de la véritable élégance en la matière. Et, simplicissime mais efficace, le petit foulard/écharpe dont un pan passe dans le nœud sous la gorge.

Chez les hommes, on note la casquette, la barrette de cravate et d’amples sacs de voyage.