Mode & Beauté NYFW : défilé automne/hiver 19-20 Jeremy Scott

CoverMedia

11.2.2019 - 13:09

Source: Covermedia

Le défilé automne-hiver 2019/2020 de Jeremy Scott est entièrement sous le signe de l’imprimé journal, et donc sous les couleurs du quotidien bon marché : noir, gris, blanc. La maîtrise du sujet est telle que le styliste arrive à nous étonner jusqu’à la fin !

Jeremy Scott a des choses à dire : les 45 tenues femme et homme de son défilé new-yorkais du 8 février (19) affichent toutes des imprimés de journaux, ou des mots, sur des tissus qui peuvent aussi bien être de la maille que du voile ou du plastique transparent. Même les longs gants et boots n’échappent pas l’emprise de la presse trash ou conservatrice (On voit clairement le titre New York Post). On se souvient des onomatopées pop sur des tenues colorées lors du défilé de septembre 2018.

Cette fois l’ambiance est au noir et gris, avec le blanc contre contrepoint. Est-ce parce qu’il s’agit de la collection automne-hiver 2019/2020, ou parce que l’atmosphère s’est alourdie au point qu’il n’est plus possible de voir le monde que sous cette opposition basique : noir/blanc, et en passant par une référence appuyée au No Future des punks ? Le fait est que l’ambiance sombre est là : maquillage charbonneux (femme et homme), crâne presque rasé, cheveux en épi noir et blanc façon Cruella d’Enfer.

Les pièces, en revanche, ne sont pas « trash », mais impeccablement coupées, presque comme des exercices de style… revisités. Des robes à volants, bustier ou fines bretelles, clins d’œil aux robes de prem’s des années 50, une robe droite bordée de plumes noires, façon années 1960 (mais transparente), des mini robes nuisettes fluides taillées dans un tissu en lamé, des trenchs structurés à épaulettes et taille marquée, des manteaux d’hiver doublé de (fausse ?) fourrure (on note le détail de la ceinture de cuir qui tient fermé le bas du manteau), des bombers, un imper en plastique transparent, des salopettes combinaison de ski, d’autres en cuir. Et aussi de larges robes t-shirt, des crop tops et des blousons crop (avec pantalon de combat).

Les hommes évoluent dans des tenues d’hiver hyper protectrices, XXL, des pantalons coupés dans des tissus brillants, enveloppés dans de larges écharpes, couverts de bonnets ou bérets.

Du côté des accessoires, on va du XXL au mini. Sur les cheveux d’immenses nœuds façon Minnie ou de larges bérets (imprimés), portés sur le côté. On repère une très fine cravate noire et un nœud papillon, dont on ne sait s’il est une tentative de faire bouger les codes de genre ou une pique ironique envers l’objet fétiche des Bunnys de Play Boy, ce que laisseraient penser les très longs gants de certaines tenues. Parfois, un mini sac (imprimé) tenu à la main. Les bijoux sont uniquement des colliers près du cou, en pierre noire et une paire de boucles d’oreilles. Les chaussures, des boots de combat, lacés imprimés, sauf une paire, noire, pour femme et homme.

Ce défilé revisite-t-il l’histoire de la mode et des symboles américains depuis les années 1950, unifiée par l’emballage papier journal ? Est-ce un hommage ? Souvenons-nous qu’il n’y a pas si longtemps, le papier journal emballait le fish and chips anglais…

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