Mode & Beauté Paris Fashion Week Automne-hiver 19/20 : Christian Dior

Avec Maria Grazia Chiuri à sa tête, la maison Christian Dior rayonne de créativité et d’intelligence, deux termes qui s’associent très bien avec l’univers de la mode. Pour le défilé parisien de la Fashion Week Automne-hiver 19/20, elle le démontre brillamment.

Pour le décor du show Automne-hiver 19/20 de Christian Dior au musée Rodin, Maria Grazia Chiuri a fait appel à l’artiste Bianca Pucciarelli Menna pour une superbe rencontre entre l’art et le vêtement. L’artiste de 88 ans a repris une œuvre photographique où elle est nue dans des poses en forme de lettres de l’alphabet, les photos formant l’un de ses poèmes.

Le projet d’une « conversation mondiale sur la féminité » voulue par la styliste se précise dans la déclaration féministe d’ouverture de Bianca Pucciarelli Menna, flanquée de deux mannequins vêtues de t-shirts floqués aux slogans « Sisterhood global » et « Sisterhood forever ».

La conversation se poursuit dans la collection qui mêle avec virtuosité les références au New Look du fondateur à une vision novatrice de ses influences, notamment son anglophilie marquée, (cf. l’expositon Christian Dior au Victoria & Albert Museum de Londres).

Les vêtements des teddys girls (voir les photos de Ken Russel vers 1960) à carreaux ou tartans, trenchs et jeans, Maria Grazia Chiuri les fait vivre dans leur insolence et n’hésite pas à les marier avec des pièces au pur style New Look (larges jupes évasées midi, à carreaux ou revisités en tulle ; taille de guêpe, mises en valeur par de larges ceintures d’où pend la lettre D dorée ; chemisettes strictes, parfois en cuir ; top à col roulé sans manches, bustiers qui peuvent accompagner des pantalons ; trenchs larges, parfois avec des imprimés d’arbres).

La collection, très riche, a les carreaux (de toute taille) comme motif principal, même sur des bottines et des cabas), avec un peu de rayures et quelques imprimés végétaux.

Les couleurs sont avant tout le vert, dit « anglais » en français, seul ou sur des carreaux, le rouge, le blanc, et bien sûr le noir notamment dans les tenues du soir, élégantes et référencées (robe de Lady D., etc.)

Les chapeaux seaux, très présents, sont plus que des accessoires ; ils existent dans des versions luxueuses en satin, ou à carreaux ou imprimés léopard, munis d’une courte voilette de tulle large.

Le tulle, justement, est une de matières les plus sollicitées de la collection, pour de longues jupes. Le tweed, les lainages, le jean, le velours et le cuir sont aussi travaillés avec maîtrise pour un rendu superbe.

Dans cette splendide collection, Maria Grazia Chiuri laisse à voir et à admirer que féminisme et féminité ont tout en commun, n’en déplaisent à certaines.