Mode & Beauté Paris Fashion Week : Balenciaga défile sous le signe du digital

CoverMedia

2.10.2018 - 13:09

Source: Covermedia

Balenciaga a présenté à Saint-Denis son défilé printemps/été 2019 après avoir plongé les spectateurs dans un état particulier par la magie de l’art digital. Mais la magie était aussi du côté des propositions de Demna Gvasalia.

C’est dans un entrepôt de la Cité du cinéma, à Saint-Denis, que Demna Gvasalia a projeté son imaginaire. La deuxième collection mixte qu’il a conçue pour Balenciaga se présente sous le signe de l’art et du digital, avec un film réalisé par l’artiste Jon Rafman. L’objectif, réussi, est l’immersion sensorielle des participants. A grands renforts de LED et de projections de lumières de couleurs, le spectateur reçoit, selon les dires de Demna Gvasalia « tout ce qui l’angoissait avant ». Mais une fois l’angoisse installée, vient le plaisir de découvrir une collection qui réinvente la tradition (le tailleur) tout en poussant plus loin encore les expériences récentes du directeur artistique.

« Singulariser la confection et inclure l’idée de confort, c’est la solution pour habiller les jeunes générations », explique très justement le styliste. Mais Demna Gvasalia ne renonce pas pour autant à l’idée de glamour et d’élégance : « Si ces mots paraissent tabous aujourd’hui, je crois qu’il faut se les réapproprier avec les codes du monde actuel pour les rendre accessibles ». Ces codes passent aussi par les nouvelles technologies, dont la technique du moulage 3 D qu’il applique sur ses vestes et manteaux.

Ainsi des blousons de cuir, pour hommes et femmes, de même que les manteaux unisexes aux épaules hyper carrées (mais sans épaulettes), apparaissent comme dans une tentative ironique de surpasser les excès des années 80. Mais, dans le même temps, la notion de confort engage Gvasalia vers d’autres directions.

Pour les robes, il opte pour du Lycra et des matières techniques qui doivent faire fonction de seconde peau. Des chemises à rayures noir et blanc, ou noires aux imprimés Tour Eiffel qui scintillent portées sur un pantalon fluide, ou encore une magistrale robe rouge courte, one shoulder et traîne, témoignent que glamour et confort ne sont pas incompatibles.

Et quand le directeur artistique souhaite rénover la notion de tailleur, de manière à aider les jeunes hommes à aller vers des vêtements qui leur semblent d’un autre âge ou d’un autre monde, il conçoit d’élégants pantalons confortables comme des joggings.

Le défilé prolifique, où l’on reconnaît les bottes chaussettes chères au styliste, donnera sans doute cette année encore naissance à des tendances que d’autres s’appliqueront à traduire pour un vestiaire moins luxueux.

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