Mode & Beauté Paris Fashion Week : Chloé

Décidée, libre de ses mouvements, qui détourne allègrement les codes de la féminité, telle est la femme Chloé de la collection automne-hiver 2018-2019. On aime.

Première saison automne-hiver pour Natacha Ramsay-Levi qui a pris ses marques chez Chloé au printemps 2017. Elle livre plus d’une soixantaine de propositions lors du défilé de la Fashion Week de Paris, 1er mars 2018.

Chez Chloé, la femme est libre de ses mouvements et avance couverte, le plus souvent. Les jupes sont midi et, si elles s’ouvrent parfois très largement, ce n’est que pour révéler une accumulation de leggins et chaussettes hautes griffées Chloé, portés avec des bermudas ou des shorts. (À moins que ce ne soit de ces longues culottes qui servaient de sous-vêtements aux femmes du XIXe siècle.)

Car, et c’est un des aspects notoires de ce défilé, Natacha Ramsay-Levi joue, en les exposant, sur les codes de la lingerie (appliqué de dentelles, couleur chair). Soit pour faire apparaître des faux dessous (un top en faux soutien-gorge), soit pour appliquer ces codes à des jupes ou à ces longs bermudas déjà évoqués. Du satin moiré et des décolletés très plongeants, mais qui laissent voir un pull col roulé ou une autre chemise, renforcent ce parti-pris de décalage élégant.

Les jupes et les robes sont midi, flottant à partir des cuisses, déstructurées. Des pièces sont rebrodées façon western. Et l’on peut voir un ajout de rangs de fourrure sur des jupes longues (façon tenue peaux-rouges).

On note parfois un mélange de matières pour des robes (empiècement de tissu opaque sur les épaules et ventre, légèreté de la mousseline sur les parties chemise et jupe).

Les pantalons (la taille très haute) ou les combinaisons pantalon, aux découpes sexy sur les épaules et la poitrine, sont très larges à partir des hanches ou bien depuis le dessus du genoux, et extra-longs, parfois agrémentés de fermetures éclair décoratives. S’ils sont plus courts, Chloé est tendance jodphur plutôt que jogpants.

Quelques manteaux, longs, parfois sans manches. On en repère un en cuir brun rouge.

Les ensembles sont portés avec des bottes lacées, déjà mises en avant dans une pré-collection, ou des bottines plates ornées de motifs.

Des motifs, la collection en propose peu, mais les imprimés sont alors géométriques et évoquent des tissus ethniques.

La préférence de Natacha Ramsay-Levi se porte sur le monochrome, dans une gamme de couleurs qui fait la part belle aux beiges, bruns chauds, kaki, et à l’off-white (blanc cassé) mais s’épice de rouge, gris, bleu, ou encore prune.