Mode & Beauté Paris Fashion Week Homme : défilé A/H 19-20 Hermès

Les mannequins Hermès ont défilé samedi soir (19 jan. 19) dans les locaux du Mobilier national, pour la Fashion Week Homme automne-hiver 2019/2020. Valérie Nichanian y livre ses propositions pour rendre l’homme stylé au quotidien encore plus élégant.

Hermès a défilé samedi soir 19 janvier (19) dans un entrepôt, au milieu des fauteuils de tous âges emballés sous plastique ou posés sur une estrade. Mais pas n’importe quel entrepôt : celui du Mobilier national. Hermès compte-t-il bientôt faire partie des meubles ? Qui sait ? C’est l’année du rêve, chez Hermès !

En tout cas, fidèle à sa tradition, Valérie Nichanian n’a cédé à aucune des sirènes contemporaines (oversize, ambivalence des genres, déstructuré, vestes ou pantalons dont une partie est d’une couleur, l’autre, d’une autre, par exemple). Tenant serrées les rênes de la maison Hermès depuis vingt-six ans, la styliste préfère s’en tenir à l’ADN de la marque et attirer à elle la jeune génération qui aurait envie de faire un pas de côté face au streetwear ambiant.

La nouvelle silhouette Hermès, donc, fait appel « à des manteaux et pantalons plus larges, d’une élégance plus sophistiquée, moins street wear ». Le parti pris : des vestes plus longues que les autres années, plus d’ampleur pour les pantalons. La palette de couleurs s’appuie toujours sur le rouge et le orange Hermès ou un jaune puissant. Elle se teinte de reflets métallisés, s’offre du mauve et du rouille. Les bleus sont profonds et se portent en total look, avec un léger camaïeu. Les noirs et les bruns s’éclairent de beige ou de vert olive. On note le rôle majeur du sous-pull à col roulé pour apporter la note colorée. Les gris sont particulièrement lumineux sur le cuir.

Les motifs sur les pulls sont géométriques (des cubes en axonométrie, des formes hélicoïdales) ou fantastiques : le dragon s’est installé sur des pulls (gris sur gris) ou sur des sacs, prenant la place du cheval emblématique de la marque.

Les matières sont du cuir, du shearling, du tissu métallisé, de la toile gomme, du cachemire. Certaines sont mélangées, car « mélanger les matière nouvelles, authentiques et très raffinées donnent une vraie élégance moderne », estime Valérie Nichanian.

À l’opposé de l’attitude du tout jetable, de l’éphémère, elle s’explique : « Je veux qu’un homme qui achète un vêtement coûteux le garde longtemps. J’aime les choses qui durent, les amitiés comme les vêtements. Je revendique une décélération, je suis une "ralentisseuse" de temps, j'aime l’idée de ne pas participer à cette frénésie ». Et cette approche est en fait la plus « de son temps », la plus viable… et la plus éthique.