Mode & Beauté Paris Fashion Week printemps/été 2019 : défilé Olivier Theyskens, un été en noir et blanc

CoverMedia

1.10.2018 - 13:09

Source: Covermedia

Olivier Theyskens n’est pas de ceux à qui le printemps inspire des couleurs joyeuses et des imprimés ludiques. Sa collection printemps/été 2019 impressionne par des propositions surprenantes comme de longues robes aux volants surdimensionnés.

Olivier Theyskens a créé, pour sa collection printemps/été 2019, une femme qui puise aux sources de l’histoire du vêtement pour se construire une garde robe de femme moderne, mi-romantique, mi-décidée.

Pour développer son projet, le créateur a lui aussi misé sur le blanc et le noir ; un noir plus lumineux qu’éteint, qui se décline sur des tailleurs veste/jupe, en lainage ou en cuir, de fines slip dress, de stricts ensembles pantalons, bustiers, et manteaux de satin (entre le pyjama et le smoking d’été), ou de très longues robes aux extra larges volants qui évoquent les robes des femmes de la fin du XIXe siècle.

De ce siècle aussi, les dentelles que portent les mannequins, mais du nôtre quand elles servent de jambières délicates (noires ou blanches) pour accompagner un tailleur porté avec de lourdes bottines de chantier. De la dentelle aussi pour d’élégantes robes sans manches, au bustier ras du cou et dont la jupe est pourvue d’un plissé qui se resserre sur la cuisse gauche. Mais les dentelles et le satin ne sont pas destinés à donner une vision fragile des femmes, ni même les propulser dans un univers de séduction. On les perçoit davantage comme des références à un moment de la mode et à la fragilité du temps passé.

Le tye and dye appliqué à de longs manteaux d’été évoque les années hippies, mais l’option choisie, des tons foncés, bien qu’élégante ne rappelle pas les joyeux moments du peace and love.

Référence aussi à une autre période de l’histoire de la mode, les années 1990, que nous propose le styliste quand il actualise le procédé alors en vogue chez Élisabeth de Senneville du transfert d’images numériques sur tissu. Des jupes sont ainsi imprimées de photographies artistiques questionnantes.

Un autre imprimé recouvre ou double de longs manteaux et s’assortit à une robe midi : ce sont des fleurs violettes et jaunes pâles, sorte d’immortelles, sur un fond noir. Repris sur une longue robe sans manches aux volants extra-larges, le motif perd de son pouvoir nostalgique et, en raison de la construction ingénieuse de la robe, gagne en luminosité.

Enfin, on note que les jupes fendues haut, les plissés asymétriques, les superpositions, les slip dress, les dessus dessous (bustiers ou guêpières portés comme tops) et le mix des matières, qu’Olivier Theyskens manie avec brio, feront partie à nouveau des tendances de 2019. De même que les œuvres d’art qui deviennent des motifs à part entière.

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