Mode & Beauté Polémique : attention au greenwashing !

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3.7.2020 - 13:11

Source: Covermedia

L’industrie de la mode a enfourché le cheval de bataille de l’écoresponsabilité. Mais qu’en est-il vraiment de cette reconversion écologique d’un des secteurs les plus polluants du monde ?

La question écologique devient centrale grâce à une prise de conscience des ravages que l’industrialisation forcenée fait subir à la planète et au climat. Sous le coup de la pression de certains groupes militants et de consommateurs, l’industrie de la mode a dû annoncer qu’elle repensait son modèle économique et technologique. Les déclarations d’intention se sont multipliées pour annoncer des changements de fond, à plus ou moins long terme. Toutefois, l’effet se fait peut sentir et une crise majeure comme celle de la pandémie mondiale où tout s’est arrêté (production et consommation) a pu montrer par effet inversé ce qu’un vrai changement veut dire.

Depuis que la question environnementale a commencé à être posée, des observateurs et militants de cette cause ont remarqué que la publicité, le marketing et les relations publiques ont construit un discours « vert » (green) qui n’est que de la poudre aux yeux. Ce que l’écologiste Jay Westerfeld a appelé « greenwashing » (lavage vert). Le terme est donc synonyme de mensonge, et même mieux : d’enfumage.

Avec pour résultat d’introduire de la confusion, du doute et de la bonne conscience à bon compte : acheter 5 t-shirts en coton bio plutôt qu’un seul, ou pas du tout ; acheter des vêtements en plastique recyclé, ce qui permet de continuer à produire du plastique, qui ne sera jamais recyclé à un rythme suffisant et qui, de toute manière, reste polluant, par exemple.

Sans compter que ce qui est vendu sous le label vert est souvent plus cher et que la fast fashion continue d’abreuver des boutiques et sites de vente de pièces faites dans des usines qui ne respectent ni les conditions d’hygiène et de sécurité des travailleurs, sans parler de leurs salaires, ni le respect des ressources, des sols, des océans, et du climat.

De greenwashing, on est aujourd’hui passé à la notion « d’éco-blanchiment ». Ce que définit ainsi Orsola de Castro, fondatrice et directrice de la création de Fashion Revolution : « qu'il s'agisse de blanchiment ou d'éco-blanchiment, ces [questions] sont problématiques dans tous les secteurs, et pas seulement dans celui de la mode, car elles empêchent de dire la vérité. Nos vêtements devraient couvrir notre corps, et non la réalité dans laquelle ils ont été fabriqués. »

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