Mode & Beauté Polémique fashion : la mode devient-elle vraiment plus inclusive qu’avant ?

La mode a-t-elle vraiment sauté le pas et se préoccupe-t-elle de toutes celles et ceux qu’elles marginalisent en leur offrant comme modèles d’inatteignables chimères ? Les avis divergent.

On parle de mode inclusive, de prendre des mesures drastiques pour casser l’image de filles sous alimentées qui défilent sur les podiums ou s’affichent sur les pubs ou les pages de magazines de mode. On soutient les campagnes contre l’anorexie, certains magazines jurent qu’ils ne retouchent plus les photos et que l’on n’accepte plus les modèles au-dessous d’un certain ratio taille/poids. Mais qu’en est-il vraiment ? Les intérêts en jeu peuvent-ils permettre une attitude radicalement différente, qui conjuguerait éthique et économie ?

Des blogs destinés à influencer les décideurs et à faire changer les mentalités fleurissent sur le thème de la mode inclusive, surtout dans les pays anglo-saxons, tel celui de Sinéad Burke qui défend la cause des consommateurs avec un handicap. Ses 21.000 followers sur Instagram lui font confiance pour faire bouger les lignes et se réjouissent de la campagne photo qu’elle a faite avec Tim Walker.

Kaoutar Mouhim, est un mannequin français qu’on considère comme pulpeuse, qu’on appelle « grande taille » et que le monde entier de la presse et des podiums réclame. Elle pense que la France est très en retard sur ce sujet. « Les femmes ont besoin de voir d’autres types de beauté représentés et se sentir à l’aise au quotidien » dit-elle. Robin Givhan, dans un texte publié sur le site TheLily.com, est optimiste. Elle voit dans la vague féministe auto-déclarée de nombreuses personnalités du monde de la mode un mouvement de fond… et non pas une mode. Elle s’appuie pour cela sur les slogans féministes que des créateurs ont apposé sur des maillots ou robes. Cette posture est-elle suffisante ?

Une attitude comme celle de Rihanna, qui crée une lingerie sexy pour des tailles allant du petit au très grand, ou du maquillage pour des peaux qui vont du blanc clair ou noir foncé, est plus efficace. Comme celle du site ASOS, qui fait poser des mannequins de toutes tailles pour ses collections dédiées aux grandes ou aux petites femmes.

On remarque que les quelques marques qui font cet effort sur leur site commercial (rarement dans leur communication publicitaire) n’ont pas pour autant recours à des mannequins « normaux » (femmes et hommes) pour présenter les collections non spécifiques. La minceur, voire la maigreur, sont les vraies normes de la mode, du défilé au site marchand.

La seule solution serait que les consommatrices boudent les marques et les produits qui continuent de les enfermer dans une image irréelle de leur corps, que ce soit par la taille, le poids, la couleur de peau ou les aptitudes physiques.

Mais est-ce possible ?