Mode & Beauté Polémique fashion : le blazer XXL

Le blazer est assurément la pièce qu’il nous faut. Chic, élégante et facile à porter, cette veste à toutes les qualités… mais en version XXL, c’est moins sûr.

À peine une pièce de notre vestiaire a-t-elle acquis un statut iconique qu’elle connaît des remises en cause. C’est normal, c’est le jeu. Aujourd’hui, c’est au tour du blazer, que nous avons piqué non sans mal au vestiaire masculin ET militaire, d’être sous le feu des projecteurs. Sur les podiums, bien sûr, puisque c’est encore là que se lance la tendance, avec Gucci, Marc Jacobs, Calvin Klein et évidemment Vetements et Demna Gvasalia. Mais aussi à la télévision. Rihanna serrant les mains d’Emmanuel Macron sur le parvis de l’Élysée les mains recouvertes par les manches de son blazer oversize, vous vous souvenez ? Rihanna peut tout se permettre, certes. Mais l’image n’était pas jolie… La poignée de mains officielle ainsi escamotée semblait mal augurer de la rencontre qui s'est pourtant passée sans heurt.

Celles et ceux qui sont en faveur de l’oversize y voit une démonstration féministe. Le corps féminin serait ainsi vu autrement qu’un objet que l’on enserre dans un corset métaphorique. Le XXL permettrait de vivre au grand jour autrement que comme un objet de désir. La femme redeviendrait sujet.

L’idée est séduisante. Néanmoins, elle me fait penser à ces jeunes filles qui cachent leurs formes féminines sous d’informes joggings et hoodies pour passer inaperçues. Elles aussi cachent leur corps… pour éviter les ennuis. La journée de la jupe a été créée dans cet esprit.

Alors, comme toujours, les femmes sont prises dans un étau. Revendiquer de s’habiller en « femme » est-ce perpétrer un esclavage ? S’habiller en homme, comme le firent des stars publiquement, est-ce questionner le pouvoir masculin et l’accaparer… ou au moins le partager ? Porter un blazer XXL, est-ce masquer son corps, le mettre en valeur, car qui cache expose ? Ou bien est-ce plaider pour un mélange des genres, dont le féminin aurait la part du pauvre ?

Ou bien est-ce, tout simplement, suivre la tendance ?