Mode & Beauté Polémique fashion : quand l’industrie trouve ses mannequins trop grosses

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19.1.2018 - 13:12

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Des mannequins taille 36 jugées trop grosses pour défiler ou poser pour des magazines, des campagnes nationales contre l’anorexie. Vous avez dit contradiction ?

Le sujet est plus grave qu’il n’y paraît : l’industrie de la mode trouve que les mannequins sont trop grosses dès lors qu’elles dépassent le 34. Cette polémique ne pourrait concerner que ce milieu fermé s’il ne s’avérait pas qu’une telle attitude peut avoir des répercussions sur la santé de millions de jeunes filles que la mode fait rêver.

Nina Agdal, le top danois, taille 35, ex-compagne de Leonardo di Caprio, est la dernière en date à avoir fait savoir qu’elle avait été rejetée d’une séance de photos pour un magazine. A 25 ans, la jeune femme a décidé de poster un cri d’alerte. « Célébrons toutes nos corps », dit-elle en invitant à la solidarité féminine plutôt qu’à l’autodestruction par régime strict. Agnes Hedengard, 19 ans et un indice corporel de 17,5 (c’est-à-dire « maigre ») en 2015, avait répondu en montrant un film d’elle sur Youtube. Elle aussi appelait à l’amour de son corps plutôt qu’au respect de diktats dangereux. Ulrikke Hoyer, mannequin danoise de 20 ans, s’était vue expulsée d’un défilé Vuitton en 2016. Ulrikke, et son petit 34, avait protesté publiquement contre la taille minuscule des vêtements destinés aux défilés. Mais elle s’inquiétait pour les filles de 15 ans, et nous aussi.

Ceux qui prétendent qu’un modèle en taille 36 ou 38 ne fait pas rêver veulent ignorer le cauchemar qui se joue derrière ce fantasme – la détresse de millions de jeunes filles dont le poids et les formes ne correspondent pas à ces clichés pervers. Un amendement a été voté en 2015 qui interdit aux mannequins trop maigres de défiler en France. A-t-il jamais été respecté ? La tendance à l’amaigrissement va en s’accentuant. Qu’importe donc les campagnes sur l’anorexie si les modèles féminins de corps exposés dans la presse font l’apologie de la maigreur. Nous sommes en droit d’attendre que les marques réagissent vraiment. Avant que la loi s’impose !

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