Le duo de stylistes Vin + Omi, le 13 septembre 2019 à Londres
Le prince Charles, le 7 septembre 2019 à Braemar (Ecosse)
Quand le prince Charles fait une incursion piquante dans la mode
Le duo de stylistes Vin + Omi, le 13 septembre 2019 à Londres
Le prince Charles, le 7 septembre 2019 à Braemar (Ecosse)
Le prince Charles a fait une incursion inattendue dans la mode en donnant les orties de son jardin au duo de stylistes Vin + Omi, qui en ont fait des robes écolos présentées lors d'un défilé mardi soir.
Les deux stylistes, pionniers de la mode durable, ont rencontré l'an dernier le prince de Galles, qui est depuis longtemps féru d'écologie.
«Nous discutions des différentes plantes sur lesquelles nous faisions des recherches, comme les orties, le raifort ou le cerfeuil sauvage et il nous a dit: +J'ai plein d'orties à Highgrove House (ndlr: la résidence de campagne du prince Charles), pourquoi ne pas venir les prendre?«, a raconté à l'AFP Vin, la moitié britannique du duo.
C'est ainsi qu'a débuté une collaboration improbable entre un membre de la famille royale et des stylistes qui se décrivent comme «très punks» et se cachent derrière de grandes lunettes de soleil. «C'est une union très bizarre», avoue Vin.
Mardi soir, le défilé présenté au prestigieux Savoy Hotel, au coeur de Londres, a débuté au mot d'ordre «Stop fucking the planet» («Arrêtez de foutre en l'air la planète»), un message inscrit sur plusieurs tenues, sur lesquelles figurait aussi le symbole anarchiste, un A entouré d'un cercle.
Anars, les deux stylistes sont pourtant fans du Prince Charles.
Il est «époustouflant» assure Omi, originaire de Singapour. «On ne penserait pas qu'un futur roi d'Angleterre s'intéresserait à ces questions» mais en réalité, «les discussions sur l'environnement le captivent».
Manteau d'ortie
Parmi les pièces réalisées avec des orties, des robes ressemblant à de la laine, dans des teintes écrues et des coupes élégantes- on verrait presque s'y glisser Camilla, l'épouse du prince Charles.
Des milliers de plants avaient été ramassés par une équipe d'étudiants de l'université Oxford Brookes puis débarrassés de leurs feuilles.
Les deux stylistes ont développé une technique pour récupérer les fibres de chaque tige d'ortie puis les transformer en fibre duveteuse, blanchie avec des produits naturels qui ne nuisent pas à l'environnement.
Plantes urticantes, souvent vues comme de mauvaises herbes, «les orties sont utilisées depuis les anciens temps pour faire des vêtements, par ceux qui n'avaient pas de terres», observe Vin.
Travailler ces plantes est «laborieux mais c'est faisable», selon lui.
Avec le jardinier en chef de Highgrove House, située dans le Gloucestershire (sud-ouest de l'Angleterre), le duo s'intéresse aussi à la façon dont d'autres éléments du parc voués à être jetés -- comme des sacs à végétaux ou des pots de fleurs -- pourraient être utilisés de manière créative.
Du bois venant de la propriété du prince Charles a aussi été récupéré pour concevoir des bijoux et accessoires portés par les mannequins.
Du cuir de champignon
Parmi les autres créations présentées mardi soir, des vêtements créés à partir de plastique recyclé. Ils étaient portés par des mannequins parfois amateurs, comme les militantes environnementales Jo et Leah Wood et des sportifs comme le boxeur professionnel britannique Richard Riakporhe.
Le Victoria and Albert (V&A) Museum, grand musée d'art et de design à Londres, compte acquérir certains de ces habits pour enrichir sa collection permanente consacrée à la mode durable.
Au moment où l'urgence climatique fait la Une des médias, les créations de Vin + Omi semblent s'inscrire dans l'air du temps. Mais «Il y a 20 ans, quand on a été diplômés, on nous prenait pour des hippies, on prédisait que la mode durable ne serait jamais un grand sujet de préoccupation», se rappelle Omi, 43 ans.
Le mouvement écologiste Extinction Rebellion, qui a organisé cette semaine des manifestations aux abords de la Fashion Week, est «génial», estime Omi.
«Ils font ce qu'il faut faire en mettant la pression sur les institutions», ajoute-t-il, estimant que l'industrie de la mode ne fait pas grand chose, excepté du «green washing», des mesures superficielles pour se donner une bonne conscience en matière de protection de l'environnement.
«Nous, on se rebelle en allant à l'intérieur du système et en montrant ce qu'on peut faire», plaide-t-il.
Le duo travaille sur une quarantaine de projets, du Royaume-Uni à la Chine en passant par les Etats-Unis où ils transforment le plastique collecté dans le fleuve Hudson à New York en T-shirts distribués localement.
Ils explorent l'usage d'autres matières naturelles comme la fabrication de cuir à partir de marrons ou de champignons.
Ces 20 choses que vous ne saviez pas sur le prince Charles
Ces 20 choses que vous ne saviez pas à propos du prince Charles
Des enregistrements audio embarrassants, un divorce particulièrement médiatisé, une enfance passée sous les feux des projecteurs: on en sait probablement plus sur lui qu'il ne le voudrait. Cependant, à l'occasion des 70 ans du prince Charles, nous avons rassemblé 20 faits dont vous n'aviez certainement pas connaissance.
C'est le 14 novembre 1948 que les Britanniques ont célébré la naissance de leur futur roi. À l'époque, personne ne se doutait encore qu'il lui faudrait attendre aussi longtemps pour devenir roi: depuis que sa mère Elizabeth est montée sur le trône le 6 février 1952, il est héritier apparent, c'est-à-dire premier dans l'ordre de succession au trône britannique – une fonction qu'aucun héritier du trône britannique avant lui n'a occupée aussi longtemps.
S'il est né avec une cuillère en argent dans la bouche, il n'a pas passé une enfance particulièrement heureuse. Sa gouvernante disait du jeune Charles qu'il était «rêveur et pensif». Deux traits de caractère qui ont donné bien du fil à retordre à son père, le prince Philip. Enfant, l'héritier du trône aurait été harcelé par ses camarades du collège de Gordonstoun.
Malgré tout, le prince Charles peut se targuer d'avoir suivi un parcours universitaire: il est d'ailleurs le premier héritier du trône britannique à avoir décroché un diplôme universitaire. Il a étudié à Cambridge, d'abord l'archéologie et l'anthropologie, mais s'est ensuite tourné vers l'histoire. Il a obtenu son bachelor en 1970 et a décroché son master cinq ans plus tard.
En tant que frère aîné, Charles était très attentionné. Pour divertir Andrew (à gauche) et Edward (à droite), il inventait des histoires. En 1980, l'une d'entre elles a même été publiée sous forme de livre pour enfants: «The Old Man of Lochnagar» raconte l'histoire d'un ermite qui vit sur une montagne située à proximité du château de Balmoral.
Cependant, le prince Charles n'est pas doué qu'avec les mots, il a également un don pour la musique: quand il était enfant, il jouait du violoncelle, de la trompette et de la guitare. De plus, Charles était membre de la chorale de son école.
C'est également le prince de Galles qui a redonné vie à une ancienne tradition à la cour: en 2000, il a recréé le poste de harpiste officielle de la cour. Ce poste avait été occupé pour la dernière fois en 1871, alors que la reine Victoria, l'arrière-arrière-arrière-grand-mère du prince Charles, régnait encore sur le pays.
Et il sait également très bien manier le pinceau: cela fait plusieurs dizaines d'années que le prince peint des aquarelles durant son temps libre. Plusieurs de ses créations ont été exposées au château de Windsor en 1977 et à la Royal Academy en 1987.
Un futur roi dans un soap-opéra? Un air de déjà vu: à l'occasion du 40e anniversaire de «Coronation Street», le plus ancien soap-opéra de Grande-Bretagne, Charles s'est rendu sur les lieux du tournage et a même fait une petite apparition dans la série, dans son propre rôle: on a ainsi pu le voir dans un pseudo-journal télévisé.
Et Charles semble avoir encore plus apprécié sa visite sur les lieux du tournage de «Doctor Who» en 2013: à l'époque, il avait confié à Matt Smith, l'ancien acteur principal de la série, qu'il était fan de ce programme depuis ses 15 ans. S'amusant à imiter la voix d'un extraterrestre, il avait apparemment fait forte impression auprès de Steven Moffat, le scénariste de l'époque: «S'il le voulait, il pourrait décrocher un rôle», avait déclaré ce dernier à propos du prince.
En revanche, s'il y a une chose que le prince Charles ne maîtrise pas, c'est l'art des cadeaux. C'est tout du moins l'avis de Sharon Osbourne, la femme d'Ozzy Osbourne. Suite au grave accident de quad dont a été victime le rockeur en 2003, Charles lui a envoyé une bouteille de scotch, a un jour raconté la présentatrice télé dans son émission. Ce qui est un peu embêtant, c'est qu'Ozzy Osbourne fait tout pour ne pas sombrer à nouveau dans l'alcool.
S'agissait-il d'une bouteille de son propre whisky? Chaque bouteille de whisky de malt Barrogill vendue (environ 30 francs) permet de financer l'initiative North Highlands du prince, qui contribue à la réalisation de projets dans le nord de l'Écosse.
Et quel est le plat préféré de Charles? D'après Jeremy Paxman, ce sont les œufs à la coque: dans son livre «On Royalty», l'auteur explique que Charles demande à ce qu'on lui cuise sept œufs et mange celui dont la consistance du jaune lui plaît le plus. «Ce n'est que pure invention», a déclaré une porte-parole du palais: le prince, particulièrement soucieux de l'environnement, n'autoriserait jamais un tel gaspillage.
À l'occasion de son 22e anniversaire, le prince Charles s'est offert une Aston Martin. Il la conduit toujours aujourd'hui, mais avec un carburant plutôt inhabituel: «Nos fournisseurs fabriquent leur bioéthanol à partir de vin», a confié Michael Peat, l'ancien secrétaire personnel de Charles, au «Telegraph» en 2008. Les autres voitures du prince fonctionnent au biodiesel, produit à partir de graisse de friture.
Et si ses voitures devaient tomber en panne, Charles peut toujours prendre le bus – à prix réduit, comme les autres seniors britanniques. En outre, depuis cinq ans, Charles perçoit une rente, car il a payé des cotisations de retraite durant et après son affectation à la Royal Navy. Cependant, il verse cet argent à une association caritative qui s'occupe des personnes âgées.
Si aujourd'hui, Charles n'est plus associé qu'à Diana et Camilla, le prince a vécu plusieurs histoires d'amour durant ses jeunes années. En outre, nombreux sont les parents à avoir essayé de faire de leurs filles de futures reines. Parmi eux, Richard Nixon. En 1970, le président américain a essayé de jouer les entremetteurs entre le prince et sa fille Tricia, s'est rappelé Charles en 2015 au cours d'une interview accordée à «CNN».
Diana Spencer n'est pas la première femme que Charles a demandée en mariage: d'après son biographe Jonathan Dimbleby, en 1979, il avait demandé la main de Lady Amanda Knatchbull, la petite-fille de son très cher grand-oncle Louis Mountbatten. Cependant, ce dernier ayant été tué dans un attentat de l'IRA peu de temps auparavant, l'heureuse élue avait à l'époque refusé de devenir un membre à part entière de la famille royale britannique.
La devise allemande du prince Charles rappelle les obligations qui incombent à un membre de la royauté: «Ich dien», peut-on lire dans ses armoiries. Cependant, cela n'a rien à voir avec le fait qu'en 1918, sa famille portait encore le nom de Saxe-Cobourg-Gotha, un nom très allemand. Tout comme les trois plumes d'autruche, cette devise fait partie des armoiries des princes de Galles depuis le 15e siècle.
D'ailleurs, le prince Charles n'a pas que des ancêtres allemands. Il peut même se vanter de compter le comte Dracula parmi ses aïeux, comme il l'a révélé au «Telegraph» il y a plusieurs années: «Mon arbre généalogique montre que je descends de Vlad III l'Empaleur. En 2017, Charles, qui possède deux propriétés en Roumanie, s'est même vu offrir le titre officiel de «prince de Transylvanie», un titre qu'il a poliment refusé.
Charles possède énormément de titres – et pas que des royaux: en avril dernier, il a été nommé «Mal Menaringmanu», une sorte de chef de tribu, au Vanuatu. Il a été sacré «gardien des vaches» des Massaïs en Tanzanie en 2011 et a été nommé chef de tribu («corbeau rouge») par des Indiens pieds-noirs de la province canadienne de l'Alberta en 1977.
Vous voulez faire plaisir à Charles? Donnez son nom à une espèce de grenouille. Pour rendre hommage à l'engagement de Charles en faveur de la préservation des forêts tropicales, un amphibien vivant en Équateur a été baptisé Hyloscirtus princecharlesi. Voici les mots exacts du prince à cette occasion: «Je suis très touché. J'ai une boule dans la gorge, ça doit être une grenouille.»
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