Mode & Beauté Tendance femme : le tissu wax

C’est le wax que Rihanna ou Lady Gaga préfèrent, en ce moment. Le wax ? On vous explique.

Le wax est hyper tendance. Mais qu’est-ce que c’est ? Un tissu ciré, comme son nom l’indique en anglais. Mais il diffère de celui de nos cirés anti gros temps bretons. Parce qu’il est ciré (aujourd’hui, il s’agit de colle amidonnée) sur les deux faces, et qu’il est davantage prisé sous d’autres cieux que les côtes bretonnes, bien qu’il soit hydrophobe. Le wax se porte le plus souvent sur d’élégantes tenues en Afrique, aussi bien dans le vestiaire féminin que masculin.

Est-il pour autant originaire d’Afrique ? Non. Cette toile a été créée par les Hollandais à destination des peuples d’Indonésie, qui étaient sous leur domination (1605-1942, quand même). Elle s’inspire du tissage javanais, dit batik. Mais les Indonésiens l’ayant boudé, les Néerlandais l’ont importée en Afrique, où leur empire colonial s’étendait aux XVIIe et XVIIIe siècles.

De toutes les matières, c’est le wax que l’Afrique préfère. Très vite apprécié, il s’est diffusé sur tout le continent au point que l’on parle de tissu africain quand on s’y réfère. Sa fabrication s’est développée. Le « wax hollandais » (dont le Vlisco) est le plus prisé, vient ensuite le « wax anglais ». Plusieurs pays africains ont développé sa fabrication, dont le Ghana, le Bénin et le Sénégal. Les Chinois ont créé un produit concurrentiel à bas prix et de basse qualité. Un élégant Africain rencontré dans le tram m’a expliqué que l’Allemagne fabrique un très beau wax, teinté ensuite en Afrique.

Le wax africain a ses codes et propose un langage féminin explicite pour ceux qui savent le lire. Chaque modèle porte un nom. On ne citera que « Genito », qui a pour vocation d’exprimer que la dame qui le porte est bien établie et aime les jeunes hommes.

Aujourd’hui, s’il fait encore les beaux jours de la mode africaine, et que ses créateurs comme Aïssé N’Diaye, fondatrice d’Afrikanista, ont développé des motifs superbes, le wax poursuit le long voyage initié à ses origines. Les créateurs occidentaux ont jeté leur dévolu sur cette matière. H&M, Burberry, Woolrich ou Anthropologie, entre autres, l’utilisent. Les fashionistas s’en emparent, le mixent avec le jean, une chemise blanche.

L’art n’est pas en reste. Une belle expo s’est récemment tenue près de Lyon, « L’art et le wax : un métissage africain ».