PsychoLa science le confirme: narcissisme rime avec politique
Relaxnews
28.9.2020 - 18:18
Être narcissique pousse à s'engager en politique. Des chercheurs sont parvenus à ces conclusions en étudiant plusieurs traits de personnalités d'électeurs américains et danois. Plus les participants présentaient des traits de personnalité narcissique, plus ces derniers étaient enclins à voter, financer des projets ou signer des pétitions.
Parue dans le Journal of Personality and Social Psychology, la recherche compile les observations obtenues à l'issue de trois enquêtes, dont deux réalisées sur 2280 et 2450 participants aux États-Unis et une au Danemark auprès de 500 volontaires. Dans les trois études, les participants ont été interrogés sur leurs antécédents de vote et leur implication politique : participation à des manifestations ou à des «meeting», proximité avec des politiciens ou des médias, dons financiers, etc.
Défini à partir de plusieurs traits de caractère (égoïsme, sentiment de privilège, besoin intense de reconnaissance), le narcissisme a été mesuré à l'aide d'un questionnaire dans lequel les participants devaient opter pour l'énoncé qui collait, selon eux, le plus à leur personnalité. Par exemple, en choisissant entre la phrase 1 : «J'insiste pour obtenir le respect qui m'est dû» ou la phrase 2 : «J'obtiens généralement le respect que je mérite».
En examinant les réponses, les chercheurs ont constaté que le narcissisme était associé à une plus grande participation aux premières étapes de la vie politique, comme le fait de contacter les représentants de partis. Les personnes les plus narcissiques étaient également davantage susceptibles de voter lors des élections de mi-mandat aux États-Unis.
Ceux qui veulent à la fois plus... et moins donner
«Les individus qui croient en eux-mêmes, et qui se pensent meilleurs que les autres, s'engagent davantage dans le processus politique. Dans le même temps, les personnes plus autonomes sont également moins susceptibles de prendre part au processus politique. Cela signifie que les politiques et les résultats électoraux pourraient être de plus en plus guidés par ceux qui veulent à la fois plus et moins donner», avertit Peter Hatemi, professeur de sciences politiques à l'université de Penn State (États-Unis) et co-auteur de l'étude.
Selon le chercheur, trouver des moyens d'accroître l'engagement politique d'un électorat plus diversifié tout en réduisant une surreprésentation du narcissisme serait un bon début pour préserver l'avenir de la démocratie américaine. Un message qui prend tout son sens à quelques semaines des élections présidentielles aux États-Unis.