Quésaco: «le JOMO» L'art de prendre plaisir à se déconnecter: prêts à débrancher?

Relax

24.1.2024 - 10:32

(ETX Daily Up) – Avec les réseaux sociaux, on est souvent tentés d’assister au moindre événement où nos amis peuvent être. C’est ce qu’on appelle le FOMO, Fear of Missing Out, que l’on traduit en français par la peur de manquer. Mais il existe aussi l’inverse, le JOMO, Joy of Missing Out. Cette approche positive le fait de ne pas être constamment connecté ou impliqué dans toutes les activités.

Le JOMO augmenterait la concentration et la productivité.
Le JOMO augmenterait la concentration et la productivité.
Rockaa / Getty Images

Avez-vous déjà ressenti l'envie de décrocher des réseaux sociaux et de freiner sur les sorties pendant un petit moment? Si oui, vous êtes alors un adepte du JOMO. Cet acronyme est formé des initiales de l’expression anglaise Joy Of Missing Out, ou la joie de manquer quelque chose d’intéressant en français. Le JOMO représente l'idée de trouver du bonheur et de la satisfaction dans le fait de ne pas participer à certaines activités, de prendre du recul par rapport aux événements sociaux, et de profiter du temps seul ou de manière plus tranquille. Sur TikTok, où le hashtag #JOMO cumule près de 53 millions de vues, des internautes expliquent préférer passer des soirées «cocooning» à prendre soin d’eux, à lire, cuisiner ou dormir. L’idée est de se déconnecter, le temps d’une soirée, des réseaux sociaux et éviter de scruter la moindre notification sur son téléphone.





Le terme JOMO a été théorisé par Anil Dash, un entrepreneur américain, dans un article posté sur son blog en 2012, en opposition au FOMO (Fear of missing out), la peur de manquer quelque chose (un événement, une info…). Alors qu’il venait tout juste de devenir père, il s’est rendu compte qu’il était passé à côté de beaucoup choses pendant le mois qui avait suivi la naissance de son fils, et qu’il ne ressentait aucune «peur» ou regret à cela. Au contraire, il évoquait plutôt «un état de joie».

Selon la Cleveland Clinic, ce «plaisir» de manquer quelque chose intentionnellement présenterait plusieurs bénéfices pour notre quotidien. Il augmenterait la productivité et la concentration, l’engagement dans les relations et améliorerait le bien-être émotionnel et physique. Mais le JOMO ne consiste pas à couper tout lien avec l’extérieur et dire adieu à sa vie sociale. Au lieu de toujours dire oui à la moindre occasion sociale, vous pouvez vous montrer plus sélectif et choisir les événements auxquels vous désirez réellement assister. Pareil pour les réseaux sociaux, vous pouvez définir des périodes de déconnexion et de solitude dans le but de vous concentrer sur vous-même et de vous ressourcer.

«Les liens sociaux sont sains et les médias sociaux, malgré leurs nombreux défauts et imperfections, fournissent un moyen de connexion. Le JOMO ne consiste pas à renoncer totalement à ces liens ou à s'isoler des autres», explique Chris Barry, un professeur de psychologie à l’université de l'Etat de Washington dans un article du Washington Post.

«Le JOMO est-il bon ou mauvais? Bien qu'il y ait de nombreuses raisons positives pour le JOMO, cela ne signifie pas que vous devriez vous efforcer de vivre une vie JOMO 24 heures sur 24, 7 jours sur 7», souligne la Cleveland Clinic. «S'il y a un inconvénient au JOMO, c'est que la FOMO peut souvent être une motivation pour sortir de sa zone de confort et explorer de nouvelles choses», note la psychologue Susan Albers. «Le fait de voir ce que font les autres peut vous donner de nouvelles idées auxquelles vous n'auriez pas pensé».