Du linéaire au circulaire Que faire contre le gaspillage du tout jetable?

Meret Meier, blog durabilité

6.6.2018

Recycler plutôt que gaspiller, telle est la devise de l’économie circulaire. La soirée de débat organisée par GreenBuzz a montré que les possibilités de s’engager en faveur d’un monde plus durable sont nombreuses.

«De la consommation de masse à la circularité de masse»: une devise qu’Ikea n’est pas la seule à inscrire au nombre de ses objectifs d’entreprise. Mi-mai, près de 70 entrepreneurs issus des secteurs les plus divers se sont réunis à Zurich pour débattre de l’économie circulaire. Comment passer d’une économie linéaire à une économie circulaire et durable? Dans l’économie circulaire, les matières premières des produits ne sont pas mises au rebut ou brûlées comme avec le modèle linéaire, mais réinjectées entièrement dans un nouveau processus de production. Cette soirée de débat était organisée par GreenBuzz, une communauté qui met en relation organisations et entreprises dans le but de favoriser un commerce plus durable.

Matières premières recyclables et systèmes de prêt

De nombreuses approches ont été abordées au cours de cette soirée. Les représentants de plusieurs entreprises et organisations ont présenté leurs idées. Ikea a adopté une stratégie à trois piliers afin de générer davantage de circularité. La première mesure consiste à miser sur les matières premières recyclables pour fabriquer ses produits. La deuxième joue sur la modularité dans la conception des meubles du célèbre magasin. Il est devenu facile de remplacer les pièces abîmées, ce qui évite de changer l’intégralité du meuble. Troisièmement, Ikea met à la disposition de ses clients des services de collecte à des prix intéressants et envisage de louer ses meubles à l’avenir. Une mesure qui devrait permettre de réduire le gaspillage des pièces usagées.

Mais le secteur de l’ameublement n’est pas le seul à miser sur les matériaux recyclables. Le secteur du bâtiment s’y met aussi avec le site Internet Madaster.com, une plateforme qui fonctionne comme une bibliothèque publique en ligne. Elle permet d’enregistrer tous les matériaux utilisés pour la construction d’un bâtiment. Une fois identifiés, ces matériaux peuvent être réutilisés en toute simplicité.

Point trop n’en faut

Une autre approche consiste à revenir à l’essentiel afin de réduire la consommation des ressources. WWF a présenté une étude visant à déterminer si la modération est compatible avec le bien-être. Peut-on vivre avec moins et s’en satisfaire? Le résultat montre que oui, c’est possible. Les personnes interrogées dans le cadre de l’étude se déclarent prêtes à réduire leur surface d’habitation à 36 m² en moyenne et à limiter la durée de leur douche à 5 minutes. Un petit pas pour chacun d’entre nous, mais un grand pas pour notre Terre. Les humains consomment actuellement l’équivalent de 1,7 planète. Soit 0,7 de trop si nous voulons que la Terre demeure un endroit habitable.

La connexion au lieu de l’isolement

Les idées pour une économie circulaire et plus durable sont légion. En Suisse, les entreprises les plus diverses s’engagent en faveur de l’économie circulaire. Pour être plus efficaces, elles méritent d’être accompagnées dans leur transition. Les interactions permettent d’échanger des concepts d’engagement durable et de faire naître de nouvelles idées. C’est précisément le but recherché par GreenBuzz lors de ses événements: développer ensemble une nouvelle pensée pour un avenir durable.

Quelle place occupe l’économie circulaire dans le secteur des TIC et comment la favoriser dans la sphère privée? Nous avons interrogé Marius Schlegel, expert en services respectueux de l’environnement et Mobile Aid, ainsi qu’en politique climatique et énergétique chez Swisscom.

Marius Schlegel, quel est l’impact de l’économie circulaire dans le secteur des TIC?

L’économie circulaire devrait se concentrer (et pas uniquement dans le secteur des TIC) sur la volonté de prolonger au maximum l’utilisation des ressources afin de réduire la consommation de matières premières naturelles. On le fait déjà avec le papier recyclé. Quand on collecte le papier usagé pour le réinjecter dans la fabrication de papier, on n’a plus besoin de couper autant d’arbres. Pour le secteur des TIC, cela signifie que les matières premières intégrées dans les terminaux (par ex. les téléphones portables) peuvent être réutilisées à la fin de la durée de vie de l’appareil pour en fabriquer de nouveaux.

Comment les entreprises du secteur des TIC peuvent-elles agir en faveur de l’économie circulaire?

Il existe les solutions spécifiques à notre branche établies par l’association des TIC. Avec Swico Recycling, l’association fournit un système solidaire de reprise des appareils usagés. Les entreprises et les points de vente qui deviennent membres de Swico Recycling et reprennent les appareils vendus contribuent résolument à l’économie circulaire.

L’économie circulaire n’est donc pas toujours en conflit avec la réussite entrepreneuriale et l’optimisation des profits?

Non. Aujourd’hui, de nombreux matériaux peuvent déjà être recyclés de manière rentable. La tendance montre que cette approche ne cesse de gagner du terrain. Miser davantage sur l’économie circulaire permet de réduire les risques financiers dans la chaîne d’approvisionnement.

Marius Schlegel travaille pour la communication d’entreprise chez Swisscom et est expert pour les services écologiques, le Mobile Aid aussi bien qu'en politique climatique et énergétique.
Marius Schlegel travaille pour la communication d’entreprise chez Swisscom et est expert pour les services écologiques, le Mobile Aid aussi bien qu'en politique climatique et énergétique.
Swisscom

Quel est le lien entre l’économie circulaire et l’engagement en faveur de chaînes d’approvisionnement plus éthiques?

Les chaînes d’approvisionnement évoluent à travers la fermeture croissante des cycles de matières premières. Swisscom prolonge la durée de vie des appareils au moyen des programmes dits de seconde vie, qui permettent de réparer ou de revendre des appareils usagés. Ces mesures favorisent aussi le désengorgement des chaînes d’approvisionnement, car une plus longue durée de vie des appareils est synonyme de besoins réduits en matières premières. Il manque cependant encore d’autres engagements pour créer des chaînes d’approvisionnement éthiques. C’est pourquoi Swisscom a mis en œuvre d’autres mesures en ce sens.

Comment les clients peuvent-ils contribuer à l’économie circulaire?

Les utilisateurs des TIC (particuliers comme professionnels) y contribuent en utilisant leurs appareils aussi longtemps que possible et en les recyclant correctement une fois usagés. Une démarche qui s’inscrit dans le concept «urban mining», qui consiste à ne plus s’approvisionner à la source des matières premières, mais en ville ou directement auprès des utilisateurs.
En complément du recyclage, nous proposons aussi à nos clients privés quatre programmes concrets pour utiliser leur téléphone portable le plus longtemps possible. Avec le programme Mobile Aid, les clients peuvent faire don de leurs anciens portables pour la revente. L’argent récolté est entièrement reversé à l’association SOS Villages d’Enfants. Swisscom rachète aussi les anciens appareils des clients à leur valeur actuelle et les revend dans le cadre du programme Mobile Bonus. Dans le cadre du troisième programme, le Repair Center de Swisscom répare les téléphones portables. Pour les clients commerciaux, nous proposons le programme spécifique Mobile Bonus Business.

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Meret Meier fait partie de l’équipe Corporate Responsibility de Swisscom. Elle est experte en responsabilité sociale, en protection de la jeunesse dans les médias et en communication.
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