Quel que soit leur âgeLes femmes jugées inaptes à occuper des postes à responsabilité
Relax
29.8.2023 - 15:16
Malgré les lois et dispositifs, les femmes sont encore trop souvent victimes de clichés rendant plus difficiles leur insertion et leur évolution dans le monde professionnel. Et ce, à n’importe quel stade de leur carrière. En effet, les stéréotypes liés à l’âge ont la vie dure en entreprise, selon une récente étude américaine.
ETX Studio
29.08.2023, 15:16
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Cette enquête a été menée par Harvard Business Review auprès de 913 Américaines travaillant dans quatre secteurs d’activité différents– à savoir le droit, les organisations confessionnelles à but non lucratif, l'enseignement supérieur et la santé.
Elle révèle qu’un grand nombre de professionnelles ont déjà subi des préjugés et des comportements discriminatoires liés à leur âge en entreprise, surtout quand elles briguent des postes à responsabilité. Ces expériences dévalorisantes leur font perdre leur confiance en elles et, surtout, freinent leur ascension à la tête des entreprises.
La problématique repose sur notre rapport à l’âge
Plus insidieux que le racisme ou le sexisme, l’âgisme est pourtant tout aussi lourd de conséquences. D’autant plus qu’il peut se manifester à n’importe quel moment de la vie professionnelle.
A l’instar de leurs aînées, les jeunes salariées peuvent être victimes de préjugés et de stéréotypes liés à leur âge. Elles sont jugées inaptes à occuper des postes haut placés à cause de leur inexpérience, d’une sous-estimation de leurs compétences et de leur soi-disant manque de maturité.
Cette stigmatisation peut se manifester, par exemple, à travers des surnoms pseudo-affectueux comme «la petite» et «miss», ou encore de commentaires hostiles sur une supposée spécificité des jeunes générations sur le marché de l’emploi, du type «les jeunes ne veulent pas travailler». Bien qu’elles n’aient pas forcément l’intention d’être discriminantes ou vexantes, ces remarques peuvent constituer une vague de micro-agressions qui, à la longue, finissent par donner aux jeunes recrues le sentiment qu’elles ne sont pas entièrement acceptées et respectées par leurs collègues.
6,3 millions de cas de dépression liés à l’âgisme
Ainsi, les femmes en âge de procréer sont souvent réduites, malgré elles, à leur vie de famille, tandis que celles de plus de 40 ans se voient reprocher un manque de dynamisme inhérent à leur maturité ou de «fraîcheur» dans leurs idées. Leurs compétences sont souvent négligées ou jugées obsolètes, au regard des récents développements technologiques.
Résultat, ces travailleuses se sentent dévalorisées et ont l’impression de ne pas être dignes d’intérêt dans le monde professionnel du fait de leur âge.
Cette enquête montre que l’âgisme empêche la progression des femmes, à n’importe stade de leur carrière. «Il y a toujours une excuse fondée sur l'âge pour ne pas prendre les femmes au sérieux, pour ne pas tenir compte de leurs opinions ou pour ne pas les embaucher ou les promouvoir», peut-on lire dans l’article de Harvard Business Review relatant les conclusions de ce sondage. Il est essentiel de valoriser la contribution des femmes en entreprise– quel que soit leur âge– et de veiller à ce que l’âgisme ne produise pas des effets durables et délétères sur la carrière et la santé des employées.
Car ce type de ségrégation a des conséquences graves et profondes sur celles et ceux qui en sont victimes. L’Organisation mondiale de la santé estime que 6,3 millions de cas de dépression dans le monde sont dus à l’âgisme. «[Il s'agit d']un problème répandu, non reconnu et non traité qui a de profondes conséquences sur nos systèmes économiques et nos sociétés», a déclaré Maria-Francesca Spatolisano, sous-secrétaire générale à la coordination des politiques et aux affaires interorganisations du Département des affaires économiques et sociales du Secrétariat de l’OMS, dans un communiqué, à l'occasion de la publication d’un rapport sur le sujet en 2021.