Minceur Régime cétogène: une étude remet en question ses effets bénéfiques

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4.2.2019

Le régime cétogène aurait en fait des effets différents.
Le régime cétogène aurait en fait des effets différents.
Pixabay

Le régime cétogène, basé sur une alimentation privilégiant les lipides au détriment des glucides, rencontre un engouement important pour perdre du poids mais aussi, soigner certaines maladies. Une étude scientifique vient remettre en question ses atouts.

Depuis une dizaine d’années, le régime cétogène est revenu à la mode même si ses bénéfices ont été utilisés depuis 1920 pour prévenir les crises convulsives des personnes touchées par l’épilepsie.

Concrètement, cette diète est basée sur un apport inchangé des protéines (20 %) mais une consommation de lipides recouvrant 75% des apports caloriques. 5% seulement des calories de la journée seront ingérées sous forme de glucides simples ou complexes (sucres, pains, fruits, féculents, céréales). Pour comparaison, une alimentation normale apporte 45% à 65% de calories sous forme de glucides. Cette reprogrammation de l’organisme lui impose de puiser ses réserves énergétiques dans le glycogène du foie et des muscles puis au niveau des lipides et des matières grasses.

La phase cétogène du régime

En général, il faut une quinzaine de jours pour arriver à l’état de cétose, un moment où le corps a accumulé des corps cétoniques, les produits de dégradation des lipides. L’entrée en cétose est typique: l’haleine prend une odeur évoquant l’acétone! Un contrôle de cet état peut être réalisé par une analyse sanguine ou l’usage de bandelettes urinaires. Au-delà de la perte de poids, ce régime cétogène améliore les symptômes du diabète de type 2 (le diabète non inuslino-dépendant) et des maladies cardiovasculaires.

Au début, des nausées, céphalées, de la déshydratation et de la fatigue surviennent pour laisser ensuite place à un regain d’énergie. Quand il est suivi dans un contexte thérapeutique, le régime cétogène peut durer de quelques semaines à plusieurs années en fonction des résultats espérés. Il devient alors un véritable mode de vie.

Si on rentre dans le détail des lipides à consommer, les experts insistent sur le fait qu’il faut privilégier les acides gras mono-insaturés (huile d’olive) et les graisses saturées (viandes, produits laitiers). Réduire l’apport en acide gras oméga-6 (huiles de soja, mais, pépin de raisins, tournesol, germe de blé) est crucial, car ils ont un effet pro-inflammatoire.

Une balance bénéfices/risques remises en question

Jusqu’ici, on pensait que la balance bénéfice/risque de ce régime penchait davantage en faveur des points positifs. Même s’il peut provoquer une dénutrition (manque de fibres, vitamines, antioxydant, minéraux) qui est compensable par des compléments alimentaires, cette diète offre une perte de poids sans restriction calorique tout en ayant des effets positifs sur la pression artérielle et la lipidémie (bon cholestérol, triglycérides).

Depuis une dizaine d’années, certains professionnels de santé le conseillent dans le cadre d’épilepsies, de certains cancers, d’obésité, de diabète, de maladies inflammatoires (arthrose, psoriasis) ou de maladies neurodégénératives.

C’est en se penchant sur cette question que des chercheurs français de l’INSERM (Institut National de Santé et de Recherche Médicale), en coopération avec l’Université de Lodz en Pologne, ont montré que le corps cétonique nommé bêta hydroxybutyrate, une molécule issue de la dégradation des acides gras et produit par le foie, ne possédait finalement pas tous les avantages que la communauté scientifique lui avait attribuées jusqu’ici.

Contre toutes attentes, les travaux sur des lignées de cellules endothéliales (cellules tapissant la face interne des vaisseaux sanguins) humaines montrent que le bêta-hydroxybutyrate ne possède pas d’activité anti-inflammatoire et que son rôle sur l’expression des gènes reste à clarifier. Au contraire, l’équipe de Luciano Pirola de l’université Claude Bernard de Lyon et de l’unité INSERM met en évidence que ce corps cétonique aurait un comportement légèrement pro-inflammatoire. Sur les composants génétiques de la cellule, cette molécule entrainerait des modifications dont les effets sont jusqu’ici inconnus. Pour les chercheurs, il faut approfondir immédiatement ces premiers élements de connaissances, car tout porte à croire que le recours au régime cétogène sera encore plus en vogue dans les prochaines années.

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