LifestyleTransmission du coronavirus: par les gouttelettes, les contacts et possiblement par l'air
Relaxnews
13.7.2020 - 18:16
Les gouttelettes et les contacts par les mains ou les surfaces demeurent les voies de contamination privilégiées du Covid-19, mais «des preuves émergent» sur une transmission par l'air, reconnaît désormais l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Une hypothèse qui plaide en faveur de l'utilisation du masque dans les lieux clos.
- Gouttelettes ou postillonsLe premier mode de transmission du coronavirus mis en évidence est celui des postillons, de petites gouttelettes de salive expulsées par une personne infectée quand elle tousse ou éternue, mais aussi quand elle chante ou parle.
Ce milieu humide sert de vecteur au virus, qui peut infecter quelqu'un d'autre s'il atteint sa bouche, son nez ou ses yeux, portes d'entrée vers les cellules des voies respiratoires.
Les scientifiques jugent que cela nécessite un contact rapproché, d'environ un mètre, estimation que l'on retrouve dans les recommandations sanitaires officielles de distanciation physique.
En revanche, ces gouttelettes de 5 à 10 microns sont relativement «lourdes» et retombent rapidement, elles ne se maintiennent pas en suspension dans l'air.
-Contacts et surfacesLe virus peut aussi se fixer sur une surface souillée par les gouttelettes, comme les mains, les mouchoirs ou un autre objet touché (poignée de porte, bouton d'ascenseur...). Une personne saine qui les touche puis porte sa main à son visage peut alors se contaminer.
D'où les recommandations de ne pas se serrer la main, de se laver fréquemment les mains au savon ou au gel hydroalcoolique et de désinfecter régulièrement les surfaces touchées fréquemment, en particulier au travail et dans les lieux publics.
Différentes études ont montré que le coronavirus peut persister longtemps sur les surfaces inertes (plastique, acier...): plusieurs heures voire quelques jours, si la température et l'humidité sont favorables. Toutefois, au bout de quelques heures, on ne le retrouve qu'à l'état de traces, en quantité insuffisante pour contaminer.
-L'air ambiant, lui aussi contaminant?Une fois privé de son enveloppe humide, le virus survit-il en suspension dans l'air? Et est-il assez actif pour contaminer de nouvelles personnes?
Un tel mode de transmission «ne peut être exclu», a reconnu l'Organisation mondiale de la santé la semaine dernière. Notamment, détaille-t-elle dans une fiche actualisée jeudi, dans «certains endroits fermés, comme les lieux très fréquentés et mal aérés» et lorsque les gens y sont présents «pendant une durée de temps longue». Exemples? Les chorales, les restaurants ou les cours de sport.
Le virus serait alors porté par des aérosols, provenant soit de l'évaporation des gouttelettes soit de la simple respiration des porteurs du virus. Plus petits (moins de 5 microns), ces aérosols peuvent se maintenir en suspension en intérieur et être inhalés par d'autres gens.
«Les preuves doivent toutefois être rassemblées et interprétées», selon une porte-parole de l'OMS.
Cette inflexion fait suite à la publication d'une lettre ouverte de plus de 200 scientifiques demandant l'application du principe de précaution face à l'accumulation d'indices sur «le potentiel de transmission aérienne du Covid-19». Dans ce texte, publié dans la revue Clinical Infectious Diseases d'Oxford, ils estiment qu'un malade peut infecter une personne au-delà de deux mètres.
Dès la mi-mars, une étude américaine publiée dans le New England Journal of Medicine (NEJM) montrait que le nouveau coronavirus pouvait survivre en laboratoire pendant trois heures sous la forme de particules dans l'air.
Cette étude conclut aussi que les particules de virus contenues dans ces aérosols produits expérimentalement peuvent infecter des cellules in vitro, même après trois heures.
D'autres études vont dans le même sens, mais il n'a jamais été prouvé que ces particules de coronavirus pouvaient provoquer des infections dans la vie réelle.
L'apparition de foyers importants dans des bateaux de croisière ou militaires, des églises, des discothèques ou des abattoirs appuie cette hypothèse, reconnaît l'OMS, sans exclure que ces «clusters» soient liés à des voies de transmission classiques.
- Quelles implications pour la prévention?Cette hypothèse aérienne rend «souhaitable de porter un masque adapté lorsqu'on pense que des personnes infectées peuvent se trouver à proximité et d'aérer suffisamment les endroits fermés», estimait dès le 15 avril Matthew Meselson, professeur à l'université d'Harvard.
Le message c'est «aérer, aérer, aérer», confirme Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique français.
Surtout, «le masque est désormais au cœur de la stratégie de prévention», observe Franck Chauvin, président du Haut Conseil français de la santé publique (HCSP) alors qu'il n'était recommandé il y a quelques mois qu'aux personnes malades et aux soignants.
En France, deux tribunes parues dans la presse appellent à le rendre obligatoire dans les lieux clos, et le Premier ministre Jean Castex a indiqué dimanche que «la question de développer le port du masque (était) à l'étude».
En Belgique, il est exigé depuis samedi dans les commerces, les cinémas ou les lieux de culte et plusieurs régions d'Espagne ont décidé qu'il devait être porté à tout moment sous peine d'amende.
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