Lifestyle USA: un concert des Pussy Riot en Alabama pour protester contre la «ridicule» interdiction de l'avortement

Relaxnews

7.7.2019 - 12:19

Nadya Tolokonnikova, co-fondatrice de Pussy Riot, Montévidéo, Uruguay, en avril 2019.
Nadya Tolokonnikova, co-fondatrice de Pussy Riot, Montévidéo, Uruguay, en avril 2019.
Source: Relaxnews

Le collectif russe Pussy Riot se produira jeudi en Alabama dans un concert à guichets fermés organisé afin de récolter des fonds pour des associations de défense des droits des femmes, à la lumière de la récente interdiction quasi totale de l'avortement dans cet Etat conservateur du sud des Etats-Unis.

Les recettes de la prestation de Birmingham iront à Planned Parenthood, grande organisation américaine de planning familial, et au Yellowhammer Fund, une organisation qui aide les femmes cherchant à avorter dans l'une des trois cliniques de l'Etat.

En mai, les législateurs de l'Alabama ont fait de l'avortement un crime, même en cas de viol ou d'inceste, sauf si la santé de la mère est en danger, punissant les médecins pratiquant l'avortement de jusqu'à 99 ans de prison.

«C'est ridicule pour moi que ce soit toujours une question de savoir si les femmes peuvent avorter en 2019», regrette auprès de l'AFP Nadya Tolokonnikova, co-fondatrice de Pussy Riot. «Nous voulons venir en Alabama et soutenir les femmes qui se trouvent dans une position critique et vulnérable à l'heure actuelle. Beaucoup d'Américains croient que la Russie est un pays patriarcal – c'est vrai à bien des égards, mais en matière de droit à l'avortement, ce n'est pas discutable.»

En 1920, l'Union soviétique est devenue le premier Etat au monde à légaliser l'avortement, bien qu'il ait été interdit sous Joseph Staline pendant près de deux décennies à compter de 1936.

Un mouvement anti-avortement existe en Russie, les activistes s'appuyant sur le déclin de la population du pays, mais selon Tolokonnikova, ce ne sont que «des monstres fous qui prétendent que les femmes n'ont pas le droit de se faire avorter».

Bien qu'elle ait l'impression que «les Etats-Unis retournent en arrière», la jeune femme de 29 ans voit des progrès «parce que l'activisme est en plein essor et que le mouvement féministe est plus fort que jamais».

«Le mouvement féministe aujourd'hui est si puissant qu'il sera capable de surmonter ces obstacles», poursuit la militante basée à Moscou.

«Ces hommes blancs qui votent contre le droit à l'avortement font partie de l'histoire. Ils ne sont pas vraiment pertinents.»

Elle voit dans une loi comme celle signée en Alabama la preuve que des hommes politiques sont «en colère et désespérés, car ils ont le sentiment que leur temps (au pouvoir) est sur le point de prendre fin».

Le collectif anarchiste Pussy Riot a acquis une renommée internationale pour ses performances politiquement chargées qui voient ses membres enfiler des cagoules pour des concerts hauts en couleurs.

En 2012, Nadya Tolokonnikova faisait partie des membres condamnés à deux ans de prison pour «hooliganisme et haine religieuse» pour avoir interprété une chanson protestant contre le président russe Vladimir Poutine.

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