Gloria Deux fleuves débordent dans le sud de la France, plus de 1.500 évacuations

Relaxnews

22.1.2020 - 20:18

Quelque 1.500 habitants ont été évacués mercredi dans les Pyrénées-Orientales et quelques dizaines dans l'Aude face aux débordements de deux fleuves à la suite de la tempête Gloria.
Quelque 1.500 habitants ont été évacués mercredi dans les Pyrénées-Orientales et quelques dizaines dans l'Aude face aux débordements de deux fleuves à la suite de la tempête Gloria.
Source: Relaxnews

Quelque 1.500 habitants ont été évacués mercredi dans les Pyrénées-Orientales et quelques dizaines dans l'Aude face aux débordements de deux fleuves à la suite de la tempête Gloria, qui frappe le sud de la France après avoir fait trois morts en Espagne.

En fin de journée, les deux points critiques sont autour des fleuves Agly (au nord de Perpignan) et Aude (sud de Carcassonne), placés en «vigilance rouge crue».

Sur l'Agly, «les précipitations attendues vont générer des débordements généralisés sur le tronçon en cours de journée» avec un «risque potentiel de rupture des digues Agly-Plaine de la Salanque», précise le site Vigicrues. 

A Claira, commune de 4.200 habitants près de Perpignan, l'une des six à avoir évacué une partie de sa population, Kevin Mazoyer, secrétaire général de la préfecture s'adresse au micro aux quelques dizaines de personnes ayant trouvé refuge dans la salle polyvalente.

«Le niveau (de l'Agly) est monté à 7,20 m, le risque a augmenté, la consigne d'évacuation est plus stricte que jamais. Il va falloir passer la nuit ici, c'est contraignant pour vous je sais, mais indispensable pour vous protéger».

Les secouristes s'activent pour installer des dizaines de lits de camp et offrir du thé et du café. Des enfants courent dans tous les sens et beaucoup de personnes âgées, le regard résigné, disent être surtout inquiètes pour leur maison.

Laure A., 39 ans, change la couche de son bébé sur une table en plastique où elle a pris place avec son fils de 4 ans et sa belle-fille de 13 ans. 

«Toute la journée je suivais Météo France, et quand j'ai vu l'alerte rouge, j'ai compris qu'il fallait évacuer», dit-elle à l'AFP. «Ca va être compliqué de passer la nuit ici avec les enfants mais je leur ai dit que ça allait être une expérience à part dans leur vie», ajoute-t-elle en souriant.

Dans la table à côté, Annie et Jean-Claude Rosa, deux retraités, ont emporté avec eux «les médicaments, le poste de radio, et les croquettes» de leur petit chien noir.

«Depuis qu'on habite ici, plus de 20 ans, on sait que ça peut arriver», souligne Annie, 74 ans. «En 2013 déjà, la digue avait cassé, depuis, ils l'ont beaucoup renforcée, j'espère qu'elle va tenir, sinon... C'est très angoissant», affirme-t-elle.

Dans la Haute vallée de l'Aude, la montée des eaux «a entrainé des inondations de nombreuses habitations ainsi que des coupures de voies de circulation», notamment près de Limoux, selon Vigicrues. 

«Pour l'instant, le problème est surtout sur le tronçon en amont de la Haute vallée de l'Aude avec des niveaux approchant ceux de 1891», année d'une meurtrière crue historique, a indiqué à l'AFP Anne Laybourne, directrice de cabinet de la préfète de l'Aude. 

«Cela touche surtout Limoux, où quelques dizaines d'évacuations ont eu lieu, Couiza et Quillan», a-t-elle ajouté. Mais l'inquiétude porte aussi, en aval, sur Carcassonne et Trèbes. 

L'Aude avait été frappée le 15 octobre 2018 par des inondations qui avaient tué 14 personnes, notamment à Trèbes (six morts), près de Carcassonne. Les trombes de pluie tombées en quelques heures -- l'équivalent de trois mois de pluie -- avaient laissé quelque 16.000 sinistrés et fait 200 millions d'euros de dégâts matériels. 

Les pluies qui tombent sur la région depuis lundi vont, après une légère accalmie, redoubler d'intensité en fin de nuit et jeudi matin, a averti Météo-France. 

La situation est aggravée par la fonte de la neige récemment tombée, qui augmente le débit des cours d'eau, tandis que sur le littoral, la houle et les fortes vagues d'est à nord-est gênent l'écoulement des rivières.

Sur le littoral, à Argelès-sur-Mer, la Massane, qui traverse la localité est aussi sous haute-surveillance. 

Les habitants se préparent à la montée des eaux, comme Nathalie Pfeffer: «J'ai monté mon canapé, j'ai mis les agglos, j'ai mis tout ce qu'il faut et après on verra, s'il faut sortir je sortirai. J'irai dormir à l'hôtel».

«On préfère se mettre en sécurité et arrêter de travailler justement par rapport aux ordres que l'on nous donne. Parce qu'on ne va pas se mettre en danger», renchérit Cyril Fischer, facteur à Argelès-sur-Mer.

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