Voyage Virus chinois: à Paris, les derniers passagers arrivés de Wuhan racontent

Relaxnews

23.1.2020 - 21:16

CDG Aéroport, Paris.
CDG Aéroport, Paris.
Source: Relaxnews

A la porte de sortie du dernier vol en provenance de Wuhan, foyer du nouveau coronavirus, les quelques voyageurs qui sont parvenus à monter à bord arborent tous un masque, jeudi à l'aéroport parisien de Roissy, et racontent la situation «tendue» dans la ville désormais en quarantaine.

«J'aurais pu monter avec 40 de fièvre!«, affirme Philippe Dauger, l'un des premiers Français à sortir du vol Air France AF 139 qui a atterri à Paris peu avant 16H00 GMT, surpris par des contrôles très réduits.

Lui qui vit à Wuhan depuis six mois avec sa femme Véronique confie le «stress» là-bas.

La métropole de 11 millions d'habitants est au coeur de l'épidémie qui a contaminé plus de 570 personnes, dont 18 mortellement, et a commencé à se répandre dans plusieurs pays. La ville située dans le centre de la Chine est désormais en quarantaine.  

«Tous nos copains sont restés. Tout le monde porte un masque. Nous, on avait réservé nos billets il y a longtemps en prévision des vacances avec le Nouvel an chinois», raconte le ressortissant français, conscient de sa chance d'avoir pu monter à bord de l'avion.

«A une demi-heure près, c'était la quarantaine. L'armée est arrivée juste avant qu'on atteigne notre avion», se souvient-il. «Je n'ai appris que ce matin que la ville était fermée...«.

Il décrit «les prix dans les magasins multipliés par trois, la pénurie, les gens à la recherche d'informations».

Sa femme qui comme lui porte un masque a expliqué «s'être renseignée sur les réseaux sociaux» sur ce virus de la même famille que le Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère).

Air France qui a trois vols hebdomadaires «suspend jusqu'à nouvel ordre sa desserte de Wuhan», a expliqué à l'AFP un porte-parole. 

A bord du dernier vol, hôtesses et stewards sont également soumis aux masques.

Pour limiter les risques, des contrôles de température corporelle se sont généralisés dans plusieurs aéroports, notamment à Dubaï, l'un des plus grands du monde, visant tous les passagers en provenance de Chine et pas seulement de Wuhan.

Bien que Philippe Dauger ne se remémore pas avoir eu sa température contrôlée à son embarquement, sa femme le corrige «si, si, ils ont des caméras thermiques mais tu n'as pas vu».

A leur arrivée en France en revanche aucun contrôle pour le couple français. «On nous a demandé nos coordonnés si d'aventure il se passait quelque chose mais c'est tout».

Les quelques Chinois qui étaient à bord portent eux aussi un masque mais ne souhaitent pas répondre à la presse venue nombreuse et se font fuyants devant les micros et les caméras. 

Au terminal 2E, certains journalistes arboraient eux aussi un masque chirurgical à l'arrivée des passagers de Wuhan.

Non loin, une affiche avertit de la présence du nouveau coronavirus et donne quelques conseils comme «d'éviter tout contact avec des animaux», première source de transmission.

«On vous prend la température partout, à l'hôtel, au travail, les gens ne sont pas rassurés», raconte Franck Stemmelen, qui était à Wuhan en déplacement pour le travail.

«L'ambiance est tendue, il n'y a personne dans les rues, dans les bars. Je suis arrivé dimanche et j'ai été rapatrié d'urgence par mon travail.»

Employé dans une entreprise de climatiseurs, il explique qu'il compte garder son masque «au moins une semaine le temps de voir».

Pierre Taya, revient également d'un déplacement professionnel et rentre après une semaine sur place. Inquiet, il va appeler le 15 pour écarter tout risque, avec sa «fille enceinte».

«L'avion était vide. L'hôtesse nous a expliqué que beaucoup de Chinois ont annulé de peur de ne plus pouvoir revenir».

Pour l'heure, les liaisons Paris-Wuhan sont suspendus conformément «aux recommandations des autorités sanitaires», a précisé un porte-parole d'Air France. 

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