Dans sa citadelle imprenable du Westfalenstadion, devant plus de 80'000 supporters dont 25'000 dans le seul mythique «Mur Jaune», le Borussia Dortmund sera samedi à 90 minutes d'un premier titre de champion d'Allemagne depuis 2012. Gregor Kobel et Cie peuvent mettre fin aux dix sacres consécutifs du Bayern Munich.
Depuis la victoire en terre bavaroise à Augsbourg (3-0) la semaine dernière, une ambiance ancienne, encore inconnue dans les années 2020, s'est installée dans les rues de Dortmund, neuvième plus grande ville d'Allemagne avec ses presque 600'000 habitants au coeur de la Ruhr industrielle.
Le jaune et le noir, les couleurs du BVB, sont de sortie et fleurissent sur la Borsigplatz. Les vieux parcours de défilés dans un bus à impérial, inutilisés depuis onze ans, ont été dépoussiérés. Tout est prêt pour un nouveau week-end de fête comme en 2012 (400'000 personnes dans les rues).
Difficile pour Edin Terzic de faire abstraction de toute cette atmosphère précédant un éventuel sacre de champion d'Allemagne. «On a un match de Bundesliga à disputer. Ca va être compliqué. Mayence a été très haut dans le classement de la phase retour», a prévenu l'entraîneur du Borussia avant la dernière journée.
Premier club de l'entraîneur du Bayern Thomas Tuchel, Mayence a fait chuté le géant bavarois à domicile il y a quatre semaines, sommet d'une période d'euphorie de dix matches consécutifs sans défaite. Depuis, l'équipe a enchaîné quatre revers, encaissé 13 buts, et n'a plus rien à jouer.
Une première depuis 2012
Pour la première fois depuis 2012, Dortmund aborde la dernière journée de Bundesliga dans le fauteuil de leader. A l'époque, sous les ordres de Jürgen Klopp, le club était déjà assuré d'un huitième titre de champion depuis deux journées.
Cette fois-ci, la situation est assez différente, puisque le Borussia ne compte que deux points d'avance. Il se trouve ainsi dans l'obligation de l'emporter pour ne pas avoir à dépendre du résultat du Bayern qui se déplace à Cologne, à une petite centaine de kilomètres du Westphalenstadion.
«Ce qui est bien, c'est que le terrain est tout aussi grand que la semaine dernière et la balle est tout aussi ronde», a plaisanté Terzic, pour relativiser l'enjeu à 48 heures du match le plus important du club depuis plus d'une décennie.
«On s'est mis dans une situation qui génère beaucoup d'euphorie, c'est exactement ce que nous souhaitions. Et même si c'est une semaine spéciale, le plus important est de ne rien faire de spécial», a-t-il ajouté.
Invaincu depuis août à domicile
Moins à l'aise loin de ses bases cette saison, le Borussia a bâti sa première place au soir de la 33e journée sur ses performances à domicile, où il est invaincu depuis le 20 août: quatorze succès, un match nul contre le Bayern et une seule défaite en début de saison contre le Werder Brême, alors que le BVB menait 2-0 à la 88e minute.
Depuis ce revers, le bilan est quasiment parfait, avec des récents succès contre l'Union Berlin et le RB Leipzig, concurrents directs pour le Schale, le trophée remis au champion (l'original est à Dortmund, une copie à Cologne ce week-end) qui a toujours échoué dans les mains du capitaine du Bayern depuis 2013.
A l'inverse de Dortmund, l'ambiance à Munich est bien moins à la fête. Battu par Leipzig (3-1) dans son Allianz Arena la semaine dernière, le Bayern de Yann Sommer n'a plus les cartes en mains, au grand dam de son entraîneur, Thomas Tuchel, arrivé sur le banc du Bayern à la fin mars.
Plus que jamais, le spectre d'une année sans trophée à ajouter dans l'armoire de la Säbener Strasse plane sur le «Rekordmeister». Du jamais-vu depuis 2011!