La saison 2022/23 de la Challenge League, qui débute ce vendredi, ne sera pas une saison comme les autres. Deux promotions directes dans l'élite et une éventuelle troisième par le biais d'un barrage contre le dernier de la Super League aiguisent en effet bien des appétits.
Le plus vorace à la table sera le Lausanne-Sport. Le relégué, qui bénéficie toujours du soutien massif d'INEOS, a, semble-t-il, tiré les leçons d'un échec que l'on peut qualifier de calamiteux. Après une parenthèse française bien malheureuse personnifiée par l'entraîneur Alain Casanova et par le directeur sportif Souleymane Cissé, le club de la Tuilière a remis son destin dans les mains de Ludovic Magnin. Pour sa première aventure en Suisse romande, dans le club qui n'avait pas voulu de lui comme joueur, l'ancien entraîneur du FC Zurich et d'Altach n'a aucun droit à l'erreur.
Lausanne et Ludovic Magnin «doivent» figurer l'été prochain dans cette nouvelle Super League à douze. Même si depuis dix-neuf ans seulement Saint-Gall, en 2012, et Zurich, en 2017, sont parvenus à remonter tout de suite en Super League, tout plaide en faveur du Lausanne-Sport: le poids de son propriétaire, l'aura de l'entraîneur et une campagne de transferts réussie avec notamment le retour d'Olivier Custodio et la venue de Gianluca Gaudino.
Deux dauphins déplumés
Devancés sur le fil par Winterthour au printemps, Aarau et Schaffhouse auront de la peine à relancer la machine. Les deux clubs ont dû laisser partir leurs meilleurs éléments, Donat Rrudhani Randy Schneider et Kevin Spadanuda pour Aarau, Joaquin Ardaiz, Danilo Del Toro et Drilon Kastrati pour Schaffhouse. Il n'est pas acquis que le mercato permettra aux Argoviens et aux Schaffhousois de compenser tous les départs.
La menace la plus sérieuse pour Lausanne viendra plutôt de Thoune et de Neuchâtel Xamax. Dans l'Oberland, le retour de Mauro Lustrinelli est porteur de bien des espoirs. Le Tessinois n'aurait pas quitté son poste à la tête de l'équipe de Suisse M21 s'il n'avait pas obtenu certaines garanties quant à la valeur de son effectif. Les transferts de Leonardo Bertone et de Nicolas Lüchinger témoignent de la volonté du club de retrouver la place en Super League abandonnée il y a deux ans à l'issue du barrage contre Vaduz.
A Neuchâtel, la seule présence de Raphaël Nuzzolo traduit les intentions du club. A 39 ans, l'ancien joueur des Young Boys entend s'offrir un dernier frisson. Avec un entraîneur, Andrea Binotto, «bien en place» depuis une année et demie, les Xamaxiens ont les moyens de jouer la promotion. La venue à la dernière minute d'un attaquant donnerait encore plus de corps à cette ambition.
24 derbies romands à l'affiche
Avec Yverdon – Stade Lausanne-Ouchy, le championnat s'ouvrira vendredi sur le premier des vingt-quatre derbies romands qui seront à l'affiche cette saison. Il est ardu de situer ces deux équipes dans l'échiquier. Un soutien populaire moins affirmé que pour le Lausanne-Sport et que pour Neuchâtel Xamax risque de se faire sentir au fil des mois. Aux nouveaux entraîneurs Marco Schällibaum et Anthony Braizat de déclencher une dynamique d'entrée de jeu pour susciter un certain engouement.
Avec aucun relégué d'office, mais avec le dernier du classement qui sera appelé à sauver sa place dans un barrage contre le troisième de la Promotion League, Yverdon et Stade Lausanne-Ouchy semblent à l'abri d'une mauvaise surprise. Il faudra toutefois bien désigner un dernier de la classe au printemps prochain. Le néo-promu Bellinzone de David Sesa? Ou WIl qui n'a gagné qu'un seul de ses neuf derniers matches de la saison dernière?
ld, ats