La dernière (?) année de présidence de Christian Constantin sera-t-elle celle de la rédemption pour le FC Sion ? Relégués en juin dernier à l'issue d'un barrage contre Stade Lausanne-Ouchy presque à sens unique, les Sédunois s'avancent comme les grands favoris de la Challenge League dont les trois coups seront donnés ce vendredi.
Pour un club qui a érigé le pire comme une certitude, le mercato estival a été empreint presque d'une étonnante sagesse. Didier Tholot, l'entraîneur qui avait mené le FC Sion à sa dernière victoire en Coupe de Suisse en 2015, pourra s'appuyer sur un contingent parfaitement équilibré avec notamment la présence d'un buteur affirmé en la personne de l'ex-Lucernois Dejan Sorgic et d'un no 10 ALi Kabalcaman qui fut l'un des artisans de la promotion d'Yverdon. Didier Tholot a, par ailleurs, emmené avec lui depuis Pau Théo Bouchlarhem, un demi offensif que l'on dit pétri de talent.
Deux bémols
Avant que le FC Sion n'engage le fer dimanche à Vaduz, il convient d'apporter toutefois deux bémols. Mario Balotelli trouvera-t-il une porte de sortie ces prochaines semaines ? Tant que la page de celui qui restera comme la dernière folie présidentielle n'a pas été tournée, le FC Sion risque encore de faire le bonheur des gazettes au risque de briser un équilibre toujours aussi fragile si l'on se réfère à l'histoire du club.
Par ailleurs, l'histoire des 20 saisons de la Challenge League raconte combien il est ardu pour un relégué de retrouver tout de suite sa place au sein de l'élite. Seuls le FC St-Gall en 2009 et en 2012, le FC Zurich en 2017 et le Lausanne-Sport ce printemps ont réintégré la Super League une année après leur chute. Ce fut plus laborieux pour le Servette FC et pour les Grasshoppers. Et tout simplement impossible jusqu'ici pour Wil, tombé en 2004, Schaffhouse (2007) et Aarau (2015).
Alex Frei pour un rebond
Aarau justement, désormais entraîné par Alex Frei qui n'a plus vraiment le droit à l'erreur après les tourments qu'il a vécus la saison dernière au FC Bâle, sera l'un des rivaux du FC Sion. Au même titre que le Thoune de Mauro Lustrinelli, en quête de rachat après un dernier exercice raté, et que le FC Schaffhouse, qui a placé son destin dans les mains d'un entraîneur âgé de 73 ans – André «Bigi» Meier – et dans les pieds d'Eren Derdyok, celui qui avait inscrit il y a plus de quinze ans à Wembley un but avec l'équipe de Suisse pour un futur que l'on croyait alors grandiose.
Neuchâtel Xamax et le Stade Nyonnais, les deux autres clubs romands en lice, nourrissent des objectifs bien différents. «Lanterne rouge» du dernier championnat mais sauvés grâce à leur succès en barrage face à Rapperswil-Jona, les Xamaxiens aspirent à vivre une saison bien plus paisible, plus conforme surtout aux moyens engagés par son propriétaire Jean-François Collet. Avec Uli Forte à la barre, Neuchâtel Xamax pourrait devenir très vite une équipe contre laquelle il ne sera pas vraiment simple de manoeuvrer. Encore davantage si les deux buteurs recrutés, Simone Rapp et Angelo Campos, tournent à plein régime.
A Nyon, néo-promu avec Baden, le maintien sera l'unique mot d'ordre. Le rapprochement entamé avec le Servette FC, qui a facilité l'arrivée de plusieurs espoirs dont le gardien Edin Omeragic, et les liens toujours privilégiés entretenus avec le SLO, peuvent faire du Stade Nyonnais «le» club ferme qui aurait toute sa place et toute sa légitimité dans l'arc lémanique.