Avec Karim Benzema, il est l'autre pilier du Real Madrid: l'infranchissable gardien belge Thibaut Courtois paraît au sommet de son art avant de retrouver Chelsea, son ancienne maison, mercredi (21h00) en quart de finale aller de Ligue des champions.
Un arrêt du pied sur le penalty de Raul Garcia à la 88e minute de la finale de la Supercoupe d'Espagne en janvier, le penalty de Lionel Messi repoussé lors du 8e de finale aller de Ligue des champions au Parc des Princes, l'envolée sur le coup franc de Iago Aspas à Vigo samedi...
On ne compte plus les exploits du grand portier belge qui ont permis au Real Madrid de survoler jusqu'ici l'exercice 2021-2022.
Samedi encore, au stade Balaidos du Celta, Courtois a miraculeusement sorti une frappe de Denis Suarez à la 14e alors que le score était à 0-0, puis s'est envolé à la 23e pour repousser le coup franc d'Aspas qui filait vers sa lucarne droite.
Doublé, comme Benzema
«Un doublé du Belge aussi important que le doublé de Benzema» sur penalty, a souligné le quotidien sportif espagnol As samedi soir. Son concurrent Marca a même mis l'envolée de Courtois à la Une de son édition de dimanche.
«Je ne sais pas si on a mérité de gagner, parce qu'en première période, j'ai sorti deux gros arrêts. Mais gagner était essentiel. On a vu que Chelsea avait perdu à la maison (4-1 contre le promu Brentford, NDLR) et ils auront un esprit de revanche mercredi. Parfois, on manque d'intensité, et Chelsea est très bon là-dedans», a averti le «Diable rouge» de Madrid.
Elu joueur du mois de février en Liga après avoir gardé sa cage inviolée lors des quatre matches de championnat disputés par le Real, l'ex-gardien de Chelsea (2014-2018) enchaîne les performances de haute volée depuis le début de saison.
Il est à la lutte avec Bono, le gardien du Séville FC, pour tenter de rafler un 4e trophée Zamora du meilleur gardien du Championnat d'Espagne, après 2013, 2014 et 2020.
Ce retour à Chelsea n'est pas anodin pour le Belge, considéré comme un traître et largement critiqué à l'annonce de son départ pour Madrid par les supporters des Blues, qui le traitaient même de «Snake» (serpent, en anglais).
Chelsea, «une équipe spéciale»
«Chelsea restera une équipe spéciale pour moi. Ils m'ont aidé à devenir le gardien que je suis aujourd'hui. Ils m'ont acheté quand j'avais 18 ans et m'ont donné l'opportunité de partir à l'Atlético, de jouer la Premier League et de la gagner... C'est une équipe importante pour moi, j'ai toujours beaucoup d'amis là-bas, c'est toujours un plaisir de jouer contre eux», a affirmé Courtois dans son podcast «Thibaut Talks».
«Ce sera un match spécial. L'an dernier, on a perdu en demi-finale contre eux, j'espère qu'on va gagner cette année. Ce sera différent, parce qu'il y aura du public. Même s'il y aura forcément des sifflets, j'espère que les gens se souviendront aussi des bons moments. Avec Chelsea, on a gagné deux championnats, une FA Cup...», a souligné le Belge de 29 ans.
A Madrid du moins, Courtois est adoré. Son geste d'excuse, une main sur le coeur et l'autre paume vers le public, après la lourde défaite 4-0 lors du dernier clasico contre le FC Barcelone où il avait été le meilleur joueur du Real, juste avant la trêve, a augmenté l'estime des supporters.
Le chemin est encore long pour être considéré comme une légende du club, à l'instar d'Iker Casillas ou de Keylor Navas, le gardien des trois Ligues des champions consécutives entre 2016 et 2018. Mais il passe par une victoire contre Chelsea mercredi et un sacre en C1 en fin de saison.