Face à l'armada offensive du Paris Saint-Germain mercredi (21h00) en Ligue des champions, le Borussia Dortmund dispose comme dernier rempart de Gregor Kobel. Il est considéré comme le meilleur gardien de Bundesliga et postule à la place de no 1 avec la Suisse.
Pourtant, dans le top 5 du championnat d'Allemagne, Dortmund est l'équipe qui encaisse le plus de buts. Quand Leverkusen, le Bayern, Stuttgart et Leipzig tournent en moyenne autour d'un but concédé par match, le BVB en est à plus de 1,6. Mais l'addition pourrait être bien plus salée sans Gregor Kobel, le joueur du Borussia le mieux noté par le bi-hebdomadaire «kicker» depuis le début de la saison.
Kobel a surtout terminé la saison passée avec la meilleure note d'un gardien de but en Bundesliga, et occupe encore la tête de ce classement sur les 14 premières journées de cette saison. Le 11 novembre, sa prestation à Stuttgart, digne d'un Manuel Neuer aux meilleures heures de sa carrière, a ébloui l'Allemagne du foot.
«Un gardien fantastique»
Il a arrêté un penalty, ce qu'aucun gardien de Dortmund n'avait réalisé depuis plus de dix ans (le dernier remontait à octobre 2013, avec Roman Weidenfeller), et a multiplié les parades, ne faisant toutefois que repousser l'inévitable échéance pour Dortmund, battu 2-1.
«Gregor est un gardien fantastique. A l'époque, quand j'étais à Augsbourg et qu'il est venu chez nous en prêt, le potentiel était déjà reconnaissable. Il dispose de toutes les qualités, notamment physiques, pour devenir un très grand gardien», louait il y a un an l'ancien portier de Dortmund, Jens Lehmann.
Arrivé à l'été 2021 dans les buts du Borussia, les performances de Kobel ont attiré les regards et rapidement alimenté les rumeurs, l'envoyant au Bayern Munich. En Bavière, la légende Manuel Neuer approche doucement mais sûrement de la fin de sa carrière à bientôt 38 ans.
Concurrence avec Sommer en sélection
Pour couper court, Dortmund a prolongé son contrat de deux ans en octobre, liant l'avenir du gardien au BVB jusqu'à l'été 2028. Une confiance sur le terrain et en dehors, puisque Kobel a été nommé vice-capitaine. C'est d'ailleurs lui qui portera mercredi le brassard en l'absence d'Emre Can, suspendu.
Fils d'un ancien hockeyeur suisse, Gregor Kobel a commencé le foot à Zurich, sa ville natale, et a été formé à Grasshopper, avant de prendre la direction de Hoffenheim, Il signe à l'été 2018 son premier contrat professionnel dans le club entraîné à l'époque par Julian Nagelsmann. Sans réel temps de jeu, il opte pour un prêt à Augsbourg, avant de s'engager à l'été 2019 à Stuttgart, où il passe deux saisons et participe à la remontée du club en Bundesliga.
Ambitieux, il postule pour prendre la place de Yann Sommer, avec qui il s'entend très bien en dehors du terrain, dans les buts de la sélection suisse. Et ce, dès l'Euro 2024? «Si je me contentais d'être assis sur le banc pour les cinq prochaines années, je devrais me remettre en question: est-ce que tout est encore correct chez moi? Ai-je encore la motivation pour le sport professionnel?», a-t-il expliqué dans un long entretien au tabloïd Blick mi-novembre.
L'autre bête noire
Son sélectionneur Murat Yakin a confirmé lors de la fenêtre internationale mi-novembre, que Yann Sommer était bien le no 1 de la «Nati» suisse. Transféré à l'Inter Milan à l'été, Sommer (34 ans) impressionne depuis en Italie, avec dix matches sur les 15 premières journées de Serie A sans encaisser de but.
Kobel devra donc encore s'armer d'un peu de patience. «Je crois en mes forces, j'ai besoin de cette confiance en moi. Tout le reste ne dépend pas de moi. Cela fait aussi partie du sport professionnel», a-t-il ajouté dans Blick.
En juin 2021, Sommer avait repoussé le tir au but de Kylian Mbappé, pour qualifier la Suisse en quarts de finale de l'Euro. Mercredi, Kobel espère devenir l'autre bête noire suisse de la superstar française.