Olivier Giroud avait quitté Chelsea pour jouer davantage. Quinze mois plus tard, à l'heure de retrouver les «Blues» en Ligue des champions mercredi, il a gagné son pari, devenu indispensable à l'AC Milan, avec qui il n'a pas raté un match en 2022.
Chelsea a certes bien changé, avec à sa tête un nouvel homme fort, Todd Boehly, après l'ère Roman Abramovitch, et sur le banc un nouvel entraîneur Graham Potter, successeur de Thomas Tuchel évincé en septembre.
Mais Giroud sera malgré tout un peu comme chez lui à Stamford Brige, son antre pendant trois ans et demi (janvier 2018-juin 2021).
Les fans londoniens, eux non plus, n'ont sans doute pas oublié leur attaquant français, ni son dernier but: un retourné décisif sur le terrain de l'Atlético Madrid (1-0) en huitième de finale aller de C1 en février 2021.
Ce coup d'éclat n'avait pas changé le statut de Giroud lors de cette dernière saison anglaise: le plus souvent laissé sur le banc par Tuchel, comme lors de la finale de Ligue des champions remportée contre Manchester City (1-0), son troisième et dernier trophée avec Chelsea après la Coupe d'Angleterre 2018 et la Ligue Europa en 2019.
me 05.10. 19:55 - 01:00 ∙ blue Sports Live ∙ Le direct: Chelsea FC - AC Milan
L'événement est fini
«Souvent sous-évalué»
Celui qui avait failli rejoindre l'Inter Milan en janvier 2020 avait alors mis le cap sur le club rival, l'AC Milan, à l'été 2021 pour se relancer, lassé de ce rôle de «supersub» (super remplaçant) et décidé à montrer qu'il avait encore des buts sous les crampons.
Le champion du monde prenait pourtant un risque, arrivant dans un rôle de doublure du monument local, Zlatan Ibrahimovic. Mais le physique déclinant du quadragénaire suédois et quelques buts décisifs ont peu à peu imposé Giroud comme une évidence en pointe de l'équipe, sacrée championne d'Italie en mai.
Le Français a lui-même dû faire avec quelques pépins lors de ses premiers mois mais il est désormais fidèle au poste, un véritable «titolarissimo»: il a joué tous les matches de l'AC Milan depuis le 1er janvier 2022 (33 matches, dont 28 comme titulaire)!
«Il est souvent sous-évalué en début de saison: il n'est pas rapide, il ne tape pas dans l'oeil avec des gestes spectaculaires et ne marque pas 30 buts en championnat.... Mais il est très intelligent et en cela très utile à l'équipe», selon l'ex-international italien Gianfranco Zola, adjoint de Maurizio Sarri quand ce dernier a entraîné le club londonien (2018-19).
«Ses buts sont peut-être peu nombreux pour un avant-centre, mais ils sont tous importants (...). Je n'avais pas de doute qu'il réussirait (à Milan), c'était la personne adaptée pour alterner avec Ibrahimovic», a-t-il expliqué à l'hebdomadaire Sportweek.
«Encore beaucoup à donner»
Les seules rencontres manquées en 2022 par Giroud sont avec le Bleus, en juin, le sélectionneur Didier Deschamps l'ayant de nouveau écarté avant de le rappeler en septembre en raison de la blessure de Karim Benzema.
Auteur contre l'Autriche (2-0) de son 49e but en tricolore, l'avant-centre régulièrement contesté en a profité pour se rapprocher un peu plus du recordman Thierry Henry (51) et confirmer qu'il restait candidat pour le Mondial-2022 au Qatar (20 novembre-18 décembre), entretenant un débat qui va durer jusqu'à l'annonce de la liste en novembre.
A 36 ans, l'ancien Montpelliérain fait ce qu'il faut pour être du voyage, affichant son enthousiasme et continuant de peser sur les défenses de Serie A, où son entente fait des étincelles avec Rafael Leao, 23 ans.
«Il a encore beaucoup à donner à Milan», a assuré sur MilanTV l'ex-attaquant des Rossoneri et des Blues Andriy Shevchenko, l'idole de Giroud.
Le Français a marqué cette saison quatre buts en championnat et a débloqué son compteur en Ligue des champions, en transformant un penalty contre le Dinamo Zagreb (3-1). Mais un but à Stamford Brige aurait sans doute une autre saveur, lui qui n'y a plus marqué depuis février 2021.