«On était abasourdi» Ottmar Hitzfeld et ses folles anecdotes au Bayern

Linus Hämmerli (trad. NL)

29.5.2024

Ottmar Hitzfeld a vécu de nombreuses expériences en tant qu'entraîneur. Invité de l’émission «Heimspiel» chez nos collègues alémaniques, l’ancien sélectionneur de la Nati a ouvert sa boîte à souvenirs. Le protagoniste de l'une de ses histoires : son ex-joueur au Bayern, Mario Basler.

Mario Basler (ici en 1999) en a fait voir de toutes les couleurs à Ottmar Hitzfeld.
Mario Basler (ici en 1999) en a fait voir de toutes les couleurs à Ottmar Hitzfeld.
Imago

Linus Hämmerli (trad. NL)

29.5.2024

Ottmar Hitzfeld avait mis fin à sa glorieuse carrière d'entraîneur au terme de son aventure avec l'équipe de Suisse. Après la Coupe du monde en 2014, le faiseur de champions de Grasshopper, du Borussia Dortmund ou encore du Bayern Munich tire sa révérence. Depuis, Hitzfeld se fait discret en public.

Invité du talk footballistique «Heimspiel» chez blue Sport D, Hitzfeld s’est à nouveau exprimé devant une caméra, en compagnie de ses anciens joueurs Ciriaco Sforza et Stéphane Chapuisat. «Quand on peut se voir, c'est un moment merveilleux.»

FC Hollywood ? «Pire», selon Hitzfeld

Des moments merveilleux, Hitzfeld en a vécu beaucoup au cours de sa carrière sur la ligne de touche. Il a ainsi remporté sept fois le trophée de champion d'Allemagne, deux fois la Ligue des champions et deux fois le championnat suisse. Et bien plus encore.

Mais il y a aussi des moments où Hitzfeld a froncé les sourcils. «Il s'est toujours passé quelque chose», déclare le technicien de 75 ans à propos de ses années au FC Bayern Munich. FC Hollywood (le surnom du club bavarois dans les années 90) ? «Pire», selon Hitzfeld.

Une histoire se déroule le mardi 25 mai 1999 peu avant minuit. L'entraîneur du Bayern de l'époque séjourne à l'hôtel avec son équipe pour disputer le lendemain la finale de la Ligue des champions à Barcelone contre Manchester United.

Hitzfeld se dirige vers le hall de l'hôtel. «Mario Basler était encore au bar de l'hôtel», se souvient-il. Il confronte le joueur : «Mario, il y a finale demain..., il répond : 'Je vais boire une autre bière, je dormirai mieux'». Il le laisse boire, en précisant qu'il faut s'en tenir à cette seule boisson au houblon.

La mère de toutes les défaites

«Basler était imprévisible. On a besoin de types comme ça dans une équipe». Et c'est donc ce même Mario Basler qui, le lendemain, donne l'avantage au Bayern Munich dès la 6e minute. L'avance se maintient jusqu'à ce que Teddy Sheringham et Ole Gunnar Solskjaer marquent deux buts dans le temps additionnel (91e et 93e) et offrent un sacre inespéré aux Red Devils. Un tournant qui entrera dans les livres d'histoire.

Pour Hitzfeld, cette défaite en finale de la Ligue des champions est la mère de toutes les défaites. «C'était un moment incroyablement amer. Tout le monde était mort intérieurement. On était à plat, on était abasourdi».

Deux ans plus tard, Hitzfeld se retrouve à nouveau en finale de la C1 avec le Bayern. Avec lui, Ciriaco Sforza, qui reste sur le banc pendant toute la durée du match. «C'était pour des raisons tactiques», explique Hitzfeld. Une pilule amère pour Sforza, avec un meilleur arrière-goût : «Au début, tu es déçu, bien sûr. Mais c'est pour l'équipe et ensuite, on fait la fête».

Contre Valence, Ottmar Hitzfeld et ses hommes s'imposent aux tirs au but (1-1 ap, 5-4 tab) et s'emparent du trophée aux grandes oreilles. Après 1997 avec le Borussia Dortmund, c'est sa deuxième victoire en Ligue des champions dans sa carrière riche en titres.