Ligue des champions Tous les regards braqués sur le choc à Manchester

ATS

11.4.2023 - 08:00

La Ligue des champions entame sa phase décisive, avec les deux premiers quarts de finale aller mardi à 21h00. Ils opposeront Manchester City et le Bayern Munich d'une part, et Benfica Lisbonne et l'Inter Milan de l'autre.

Les Munichois défient Manchester City en quarts de finale de la Ligue des champions.
Les Munichois défient Manchester City en quarts de finale de la Ligue des champions.
KEYSTONE

Tous les regards seront braqués sur Manchester, où Thomas Tuchel espère une fois encore faire trébucher son modèle et rival Pep Guardiola. Le technicien allemand, depuis peu sur le banc du Bayern, avait privé le Catalan du sacre européen lors de la finale 2021 gagnée par Chelsea contre les Citizens (1-0).

Ce succès à Porto, dans un stade sonnant creux à cause de la pandémie de Covid, avait été l'apogée du passage de Tuchel à Londres. Il était arrivé à Stamford Bridge quatre mois et trois jours plus tôt seulement, après avoir été remercié par le Paris Saint-Germain.

Cruelle désillusion

Elle avait aussi marqué la plus cruelle des désillusions européennes de City, toujours à la recherche d'une victoire finale en C1, alors que Guardiola n'a plus soulevé la «coupe aux grandes oreilles» depuis 2009 et 2011, alors avec Barcelone. Il s'agissait enfin de la troisième victoire consécutive de l'entraîneur allemand – ses trois seules, d'ailleurs – face à un Guardiola qui a été une grande source d'inspiration pour lui.

Leurs chemins s'étaient déjà croisés en Bundesliga et en finale de la Coupe d'Allemagne, lors des trois saisons passées par le Catalan sur le banc munichois (2013-2016). A la tête de Mayence puis de Dortmund, Tuchel s'était avoué vaincu quatre fois pour un nul.

Une admiration réciproque

Partageant la même passion dévorante pour le jeu et la tactique, les deux hommes, un soir de décembre 2014 à Munich, ont discuté jusque tard dans la nuit, utilisant tout ce qui se trouvait sur la table du restaurant qui les accueillait pour représenter différents schémas de jeu. «J'étais un tel admirateur de Pep quand il était joueur et quand il est devenu entraîneur», avait reconnu l'Allemand, aujourd'hui âgé de 49 ans, avant la finale de 2021.

«J'étais entraîneur au centre de formation et puis en Bundesliga avec Mayence, mais je ne pense pas avoir raté un match (de Guardiola avec Barcelone), parce qu'il y avait tellement à apprendre», avait-il poursuivi. Le respect est réciproque: de Tuchel, Guardiola a déclaré la saison dernière qu'il était «l'un des rares entraîneurs dont j'apprends pour devenir un meilleur entraîneur moi-même».

Après la défaite en finale à Porto, Pep n'a pas tardé à reprendre l'ascendant, remportant les deux dernières confrontations contre le Chelsea de Tuchel, qui a été limogé en septembre dernier avant de rebondir à la surprise générale au Bayern le 24 mars dernier. L'aura de Tuchel a sans doute pesé dans la décision du club munichois de l'appeler après avoir remercié Julian Nagelsmann.

Haaland déjà avec Messi et Ronaldo

De son côté, Guardiola, toujours en course pour un cinquième titre de champion d'Angleterre en sept saisons, sait que l'absence de titre européen avec City finit par peser plus que ses prouesses domestiques. «Cela ne veut pas dire que je suis d'accord avec ça, mais évidemment, on sera jugé sur cette compétition», a-t-il récemment admis.

L'arrivée l'été dernier d'Erling Haaland, censée être la dernière pièce du puzzle, est à la fois un renfort de poids et une pression supplémentaire pour le coach. Auteur d'un doublé, dont un spectaculaire retourné acrobatique samedi lors de la victoire contre la lanterne rouge Southampton (4-1), le Norvégien a déjà enquillé 30 buts en championnat et 44 toutes compétitions confondues cette saison! Yann Sommer, le gardien suisse du Bayern, est prévenu...

«Pour ce qui est des buteurs d'exceptions, on sort de deux décennies incroyables avec Cristiano Ronaldo et Lionel Messi et il est à ce niveau-là», s'est enthousiasmé Guardiola. Mais malgré 33 réalisations en 25 apparitions en Ligue des champions, dont cinq lors de la gifle (7-0) infligée à Leipzig en quart de finale retour, le joueur de 22 ans seulement n'ignore pas lui non plus que seule la gloire européenne assurera sa place parmi les plus grands.

L'Inter encore face à des Portugais

L'autre quart de finale de mardi est latin. L'Inter Milan, court vainqueur au tour précédent du FC Porto (1-0/0-0), retrouve sur sa route un autre club portugais, le Benfica Lisbonne.

Les Portugais ont quant à eux passé tranquillement les 8es de finale. Opposés au Club Bruges, ils ont gagné 2-0 en Belgique et 5-1 à domicile. Leur adversaire italien sera à n'en pas douter d'un tout autre tonneau.