Mondial 2018 Avant l'ivresse, voici le bilan après 48 matches 

par Julien Pralong

29.6.2018

La phase de groupes de la Coupe du monde 2018 s'est achevée et, un peu comme en hockey sur glace quand arrivent les play-off, c'est un nouveau tournoi qui commence. Petit bilan après 48 matches sur 64, avant de basculer dans l'ivresse des éliminations directes.

Les fans suisses attendent avec impatience le début des huitièmes de finale.
Les fans suisses attendent avec impatience le début des huitièmes de finale.

L'Europe se porte extrêmement bien jusqu'ici tandis que l'Afrique est à la dérive. Si la moyenne de buts par match est correcte, le moment auquel sont marqués lesdits buts rend ce tournoi russe extraordinaire. Les favoris ont tous répondu à l'appel des 8es de finale à une exception près, mais non des moindres... Et le tableau final tend vers un déséquilibre vertigineux.

DIX SUR QUATORZE

Quatorze équipes européennes qualifiées pour le Mondial, dix qui franchissent la phase de poules: les couleurs de l'UEFA flottent haut dans le ciel de Russie. Cela fait encore beaucoup de candidats pour le titre suprême que le Vieux-Continent accapare depuis 2006. Si les éliminations de l'Islande et de la Serbie pouvaient être anticipées, celles de l'Allemagne, bien sûr, et de la Pologne sont plus surprenantes.

Toutefois, proportionnellement, l'Amérique du Sud peut se prévaloir d'un meilleur ratio encore, avec quatre qualifiés sur cinq représentants. Seul le Pérou ne verra pas les 8es de finale. La CONCACAF a dû s'en remettre au Mexique, seule des trois sélections engagées à s'être qualifiée alors que l'Asie a sauvé les meubles grâce au Japon, malgré cinq nations sur la ligne de départ.

L'échec le plus cuisant demeure celui de l'Afrique, avec aucune équipe qualifiée pour le tour suivant alors que la CAF avait envoyé cinq candidats au Mondial. Rappelons tout de même que cela s'est joué à un carton jaune près pour le Sénégal, devancé au classement par le Japon au nombre d'avertissements reçus...

LES GROS SONT LÀ, ENFIN...

Comme en 2002, 2010 et 2014, le champion du monde en titre a chuté après trois matches seulement. L'Allemagne est d'ailleurs la seule grande nation du football à avoir posé un lapin au tableau final, tous les autres favoris et principaux outsiders étant qualifiés. Même si, pour certains, cela s'est vraiment joué à peu, comme pour l'Argentine.

L'Espagne a bien commencé mais a donné quelques signes inquiétants par la suite, le Brésil semble a contrario monter en puissance, la Belgique fait peur et à raison, la France ennuie mais est là et bien solide, même constat pour le Portugal champion d'Europe, l'Angleterre séduit par son jeu et sa fraîcheur, idem pour une Croatie techniquement surdouée. Les cadors peuvent désormais croiser le fer.

DESEQUILBRE

L'Espagne dispose-t-elle d'une voie royale vers la finale? La Roja, dans le bas du tableau, et l'Angleterre sont les seules sélections à arborer une étoile sur leur maillot, tandis que ce sont pas moins de... dix titres mondiaux qui sont réunis dans la partie supérieure (les cinq du Brésil, les deux de l'Uruguay et de l'Argentine et celui de la France).

Portugal - Uruguay, France - Argentine: deux chocs dont les vainqueurs se retrouveront en quarts de finale. Une telle densité ne se retrouve pas dans le bas de tableau, sachant qu'entre la Suisse, la Suède, la Colombie et l'Angleterre se trouve obligatoirement un des demi-finalistes. Quatre équipes que personne n'attendait véritablement dans le dernier carré.

REHABILITATION DU CLASSEMENT FIFA

On peut penser ce que l'on veut du classement FIFA, on peut remettre en cause sa pertinence ou son mode de calcul, le verdict des quarante-huit premiers matches oblige tout de même à lui accorder une certaine crédibilité. Sur les seize équipes encore en lice dans le tournoi, douze appartiennent au top 16 mondial! Pas si mal pour un classement totalement farfelu...

Ne manquent à l'appel que l'Allemagne (1re), la Pologne (8e) - les deux grandes battues de la 1re phase - et ce Pérou (11e) si mal payé dans son groupe. N'est pas présent non plus en 8e de finale le Chili (9e), qui n'était tout simplement pas qualifié pour la Russie.

Ces quatre absents sont remplacés numériquement par la Croatie (20e), la Suède (24e), le Japon (61e) et la Russie (70e).

DANS LA MOYENNE

Un total de 122 buts ont été inscrits dans ce Mondial 2018, ce qui situe le tournoi russe dans la moyenne des phases finales à 32 équipes avec 2,54 buts par match. C'est moins bien qu'en 2014 (136), 2002 (130) et 1998 (124), mais mieux qu'en 2006 et qu'en 2010 (101).

TEMPS ADDITIONNEL

Ce qui n'est en revanche pas dans la moyenne est le nombre de buts inscrits en fin de match. En Russie, 25 réalisations ont été signées après la 85e minute, alors qu'elles n'étaient que 15 il y a quatre ans au Brésil. Ces buts tardifs ont eu lieu dans 20 rencontres contre 13 en 2014.

Et ces réussites ont souvent décidé de façon spectaculaire de l'issue des parties. On pense au coup franc de Kroos qui a permis à l'Allemagne de battre la Suède 2-1 à la 95e. Cette même Mannschaft crucifiée par la Corée du Sud aux 92e et 96e minutes.

Le cas de l'Argentine est lui aussi frappant, avec ce but de Rojo à la 86e contre le Nigeria qui a évité à l'Albiceleste une élimination mortifiante. Certaines autres équipes majeures ont dû attendre longtemps avant de faire la différence et de remporter une première victoire, telle l'Angleterre contre la Tunisie, l'Uruguay face à l'Egypte ou le Brésil qui a marqué ses deux buts contre le Costa Rica dans le temps additionnel.

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