Mondial 2018L'équipe de Suisse quitte le Mondial par la petite porte !
3.7.2018
La Suisse attend toujours de marquer un but en huitième de finale de la Coupe du monde ! Battue 1-0 par la Suède à Saint-Pétersbourg, elle a encore failli le jour où elle avait rendez-vous avec la gloire.
Face à un adversaire valeureux mais aussi bien limité, la Suisse a cédé à la 66e minute. Emil Forsberg, sans doute le plus latin des Scandinaves, a trouvé l'ouverture après avoir provoqué un décalage pour armer une frappe que le malheureux Manuel Akanji a déviée dans ses propres filets.
Le but de Forsberg en vidéo ci-dessous:
Après le 3-0 contre l'Espagne de 1994, le 0-0 sanctionné d'une élimination aux tirs au but devant l'Ukraine en 2006 et le 1-0 en prolongations de 2014 face à l'Argentine, la Suisse n'a pas passé ce cap des huitièmes de finale qui demande apparemment ce supplément d'âme qu'elle ne possède pas.
La Suisse ne méritait peut-être pas de perdre face à la Suède. Mais elle n'a pas fait assez pour mériter de disputer samedi à Samara les quarts de finale de la Coupe du monde. La sélection de Vladimir Petkovic, mardi, ne fut tout simplement pas à la hauteur des immenses attentes qu'elle a pu susciter depuis deux ans dans le pays.
Dzemaili le maudit
Dans un stade où la Suède avait gagné la bataille des supporters, la Suisse a de nouveau cultivé ce travers bien fâcheux qui veut qu'elle balbutie son football en début de rencontre. Une mauvaise remise de Drmic - le troisième attaquant de pointe titularisé par Vladimir Petkovic lors de cette Coupe du monde - obligeait Xhaka à commettre une faute dès les premières secondes pour offrir à l'adversaire une balle arrêtée dont il raffole tellement. Elle ne débouchait sur rien, mais cette action a donné le ton. On n'allait pas assister à la mi-temps du siècle avec un premier corner sifflé à la... 36e minute.
Dans cette rencontre cadenassée par les deux équipes et marquée par un déchet technique trop élevé, la Suisse a bénéficié de la plus belle chance. A la 38e minute, Zuber signait une véritable offrande pour Dzemaili. A 12 mètres de la cage, le Zurichois ne cadrait pas. Lui, le héros malheureux de São Paulo (reprise sur le poteau qui aurait pu arracher les tirs au but à l'Argentine), pouvait croire à une malédiction personnelle.
La Suède a, quant à elle, porté à deux reprises le danger devant la cage adverse. A la 28e minute, Sommer signait une parade remarquable sur une frappe d'Ekdal. A la 41e, ce même Ekdal ratait sa reprise seul devant le gardien suisse sur un centre magnifique de Lustig.
Le carton qui a peut-être tout changé
A la reprise, la Suisse prenait résolument l'ascendant. Seulement, malgré un Shaqiri que l'on sentait en jambes, elle ne parvenait pas réellement à se procurer des situations intéressantes. A l'heure de jeu, tout devait s'enchaîner dans le... mauvais sens.
Valon Behrami écopait d'un carton jaune pour avoir stoppé une contre-attaque suédoise après une frappe ratée de Xhaka. Synonyme de suspension pour un éventuel quart de finale, cet avertissement, qui ne pouvait pas se discuter, allait coûter très cher. Pendant quelques instants en effet, le capitaine de l'équipe de Suisse ne pouvait pas cacher son dépit. Il perdait un peu le fil de son match et la question est savoir si cette fébrilité que l'on a pu percevoir depuis les tribunes explique pourquoi il a lâché trop vite le marquage sur Forsberg lors de cette fatidique 66e minute.
Vladimir Petkovic lançait Seferovic et Embolo dans la bataille pour tenter de recoller au score. Mais face à un adversaire aussi solide sur le plan défensif, égaliser s'apparentait à une mission impossible pour une équipe qui n'a plus la chance de pouvoir s'appuyer sur un grand attaquant depuis la retraite d'Alexander Frei en 2011.
Une tête d'Embolo à la 79e minute et une autre de Seferovic à la 91e furent les seules véritables chances pour les Suisses en cette fin de rencontre. L'aventure s'est donc arrêtée à Saint-Pétersbourg pour une équipe qui quittera la Russie avec une montagne de regrets derrière elle. Elle ne retrouvera sans doute jamais une occasion aussi belle d'écrire l'histoire, pour reprendre la formulation de son entraîneur et de ses joueurs. Ce qu'elle a écrit dans l'ancienne capitaine impériale lors de ce huitième de finale ne fut qu'une prose bien triste. A l'image du match de Granit Xhaka, l'homme qui aurait dû illuminer son jeu.