Coupe du monde De Schumacher à Suarez, les onze «salopards»

AFP

16.11.2022 - 09:35

Pour briller à la Coupe du monde il faut du talent, bien sûr, mais un peu de vice voire de méchanceté aussi, à l'image d'Harald Schumacher ou de Luis Suarez.

Luis Suarez, autant habile avec ses pieds qu’avec ses dents, comme ici au Mondial 2014.
Luis Suarez, autant habile avec ses pieds qu’avec ses dents, comme ici au Mondial 2014.
Keystone

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Le onze des «bad boys»

  • Gardien : Harald Schumacher
  • Défense : Fabio Cannavaro, Slaven Bilic, Marco Materazzi
  • Milieu de terrain : Khalid Boulahrouz, Nigel De Jong, Roy Keane, Deco
  • Attaque : Maradona, Luis Suarez, Zinédine Zidane.

Schumacher et les dents de Battiston

Elles sont sur la pelouse, les dents du défenseur français, percuté de plein fouet hors de sa surface par le gardien allemand Harald «Tony» Schumacher lors d'une demi-finale du Mondial 1982 à Séville qui fit pleurer la France (3-3, 5-4 tab). Schumacher, pas même sanctionné d'un coup franc, reste sur le terrain pour arrêter les tirs français, mais perdra deux finales de rang (1982 et 1986).

Cannavaro-Materazzi, charnière à l'italienne

La défense centrale italienne Marco Materazzi-Fabio Cannavaro a survolé le Mondial 2006 jusqu'à la victoire finale contre la France. Materazzi fait «péter les plombs» au Français Zinédine Zidane, exclu pour lui avoir donné un violent coup de tête au poitrail (110e). Cannavaro, intraitable, tacle lourdement Thierry Henry dès la première minute de la finale, sans être averti.

Marco Materazzi et Fabio Cannavaro ont fait les malheurs de la France en 2006.
Marco Materazzi et Fabio Cannavaro ont fait les malheurs de la France en 2006.
Keystone

Cinéma Bilic

Le vice du Croate Slaven Bilic est cinématographique. Effleuré au visage par le Français Laurent Blanc lors de la demi-finale 1998, il s'écroule à terre en se tenant le visage et obtient un carton rouge pour le défenseur français, qui manquera la finale triomphale. Mais à dix, les Bleus résistent et battent la Croatie (2-1).

Boulahrouz, Deco, «la bataille de Nuremberg»

Khalid Boulahrouz côté néerlandais et Deco côté portugais symbolisent l'horrible «bataille de Nuremberg», 8e de finale du Mondial 2006. Ce jour-là l'arbitre russe Valentin Ivanov distribue un record de 16 jaunes et 4 rouges! Boulahrouz est averti pour un gros tacle sur la cuisse de Cristiano Ronaldo (7e), puis un coup de coude au visage de Luis Figo (63e). Deco lui voit jaune pour un tacle en retard de trois mètres sur John Heitinga (73e) puis pour s'être emparé du ballon à la main devant Philipp Cocu (79e) avant de se rouler par terre.

Karaté De Jong

Nigel De Jong (Pays-Bas) s'est fait connaître du monde entier pour un tacle pied en avant dans le buffet de Xabi Alonso lors de la finale 2010, perdue par les «Oranje» devant l'Espagne (1-0 ap). Son carton jaune (28e) a donné le ton du match, où les Pays-Bas recevront neuf jaunes et un rouge (Heitinga) et l'Espagne cinq.

Xabi Alonso marqué aux crampons par Nigel De Jong.
Xabi Alonso marqué aux crampons par Nigel De Jong.
Keystone

Roy Keane, langue acide

L'Irlandais Roy Keane a régulièrement défrayé la chronique des faits divers de Premier League, notamment en brisant volontairement les ligaments et la carrière d'Alf-Inge Haaland, le père d'Erling. Il a marqué l'histoire de la Coupe du monde pour s'être auto-exclu en 2002 en insultant le sélectionneur Mick McCarthy. Keane a raconté plus tard lui avoir dit: «Tu n'étais qu'un joueur de merde, tu es encore pire comme sélectionneur (...) branleur, manager de merde (...) Va te faire foutre, et ta Coupe du monde avec!»

Maradona, ange et démons

Diego Maradona est un génie. Du bien et du mal à la fois... En 1986, l'Argentin ouvre le score contre l'Angleterre du plus célèbre but de la main de l'histoire du football, qu'il baptisa lui-même «la main de Dieu». Mais il avait déjà fait preuve de vice en étant exclu contre le Brésil quatre ans plus tôt pour un violent coup de pied dans les testicules de Batista. Et en 1994 il est exclu du tournoi pour soupçons de dopage.

Diego Maradona et sa célèbre «main de Dieu» de 1986.
Diego Maradona et sa célèbre «main de Dieu» de 1986.
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Suarez, ongles et dents

Luis Suarez a défrayé deux fois la chronique en Coupe du monde. En 2010, sa main volontaire sur sa ligne lui vaut un rouge mérité, mais qualifie l'Uruguay, puisque le Ghana manque le penalty de la gagne qui s'en suit et perd finalement aux tirs au but (1-1 ap, 4-2 tab). En 2014, il mord l'épaule de Giorgio Chiellini mais son «crime» reste impuni lors du match décisif contre l'Italie, gagné 1-0. En revanche il écope après coup d'une très lourde suspension.

Janus Zidane

Dieu du football aux deux visages, Zinédine Zidane est célébré pour ses gestes de classe, mais il est aussi le seul joueur exclu deux fois en Coupe du monde avec le Camerounais Rigobert Song. En 1998, il essuie ses crampons sur le Saoudien Fuad Amin (70e) et prend deux matches de suspension. En 2006, il quitte la finale sur son fameux coup de boule sur Materazzi (110e), le dernier geste de sa carrière de joueur.

La carrière de Zinédine Zidane avait pris fin sur un rouge en finale du Mondial 2006.
La carrière de Zinédine Zidane avait pris fin sur un rouge en finale du Mondial 2006.
Keystone