Appelé à suppléer en 8e de finale face à la Suède Fabian Schär, suspendu, Johan Djourou demeure serein, grâce notamment à son expérience.
Cible encore samedi de l'attaque d'une bassesse absolue de la part d'un quotidien de boulevard, Johan Djourou entend calmer le jeu. "Cela fait longtemps que je fais partie des meubles", glisse-t-il.
C'est pourquoi l'acharnement de plus en plus ridicule de ce quotidien à son encontre ne le touche plus. "Je ne suis pas quelqu'un qui s'attarde sur les critiques, quelles soient de hier ou d'aujourd'hui, dit-il. Je crois que l'on oublie très vite ce qui a pu être écrit. Ce qui compte, c'est ce qui nous attend mardi à Saint-Pétersbourg !" Ce huitième de finale de la Coupe du monde contre la Suède, qui sera le troisième de Johan Djourou après l'Ukraine en 2006 et l'Argentine 2014. Deux huitièmes de finale qui s'étaient soldés tous les deux par une élimination mortifiante.
«Du 50-50»
"Il faudra être à 150'000 mille pour cent pour se donner une chance d'aller plus loin dans le tournoi, affirme le Genevois qui sera appelé à remplacer Fabian Schäar suspendu. Nous aurons devant nous une équipe robuste et aussi très dangereuse sur les coups de pied arrêtés. J'ai désormais la conviction que rien n'est jamais acquis dans un match de foot. Et qu'à ce stade la compétition, c'est vraiment du 50-50 pour tous les matches. On a bien vu il y a quatre ans. Même si l'Argentine avait été un petit peu au-dessus, cela s'était joué sur un rien. Sur ce manque de chance qui nous avait poursuivi."
A Saint-Pétersbourg, Johan Djourou apportera à la fois son expérience et sa fraîcheur. Sur le banc lors du premier tour, le Genevois assure avoir respecté le choix de Vladimir Petkovic. "Chacun est à la place qui est la sienne dans ce groupe, lâche-t-il. Je n'avais pas d'autre alternative que de tout donner à l'entraînement pour être prêt au cas où l'on doit faire appel à moi. Je savais aussi que ma saison avait été compliquée avec une blessure qui m'a laissé sur la touche durant trois mois. Maintenant j'ai eu la chance de faire du football mon métier A 31 ans, je ne suis plus stressé. Ma seule préoccupation mardi sera de tout donner pour l'équipe."
«Un avènement positif»
A ses yeux, Manuel Akanji, avec lequel il fera la paire mardi, ne lui a pas "volé" sa place de titulaire. "Ce qui s'est produit découle de la vie normale d'une équipe, explique-t-il. Il y a des jeunes qui arrivent, qui s'imposent et qui permettent à l'équipe de grandir. L'avènement de Manuel est ainsi extrêmement positif."
Face à la Suède, Johan Djourou devrait occuper le côté droit de l'axe pour laisser Akanji évoluer à gauche comme depuis le début de la Coupe du monde. Or à Villarreal le 3 juin lors du 1-1 contre l'Espagne, Djourou était entré en seconde période déjà à la place de Schär pour jouer à gauche. "Même si j'ai le plus souvent évolué à gauche en équipe nationale, jouer à droite ne me pose aucun problème, assure-t-il. Je l'ai d'ailleurs fait cette saison dans mon club."
Ce club d'Antalyaspor qu'il s'apprête à quitter en raison des difficultés de trésorerie qu'il accuse depuis six mois. "J'ai pris la décision de résilier mon contrat, précise-t-il. Mais la question de mon avenir ne me préoccupe pas pour l'instant. Seule compte l'échéance de mardi." Ce huitième de finale de la Coupe du monde qui s'est déjà refusé deux fois à lui.