Euro 2021 Euro 2021 : l'heure des choix déchirants pour la Suisse

ATS

14.6.2021

ATS

Le nul concédé samedi contre le Pays de Galles fera-t-il sortir Vladimir Petkovic de sa zone de confort ? Conservateur dans l'âme comme l'atteste l'absence dans la liste initiale des vingt-six sélectionnés de Pajtim Kasami et Gregor Kobel, le "Mister" se retrouve à l'heure de choix déchirants avant d'affronter l'Italie ce mercredi à Rome.

Vladimir Petkovic peut, bien sûr, reconduire le même onze que samedi dernier. L'équipe alignée était son équipe "idéale" articulée en 3-4-2-1. Mais elle a failli et l'état de forme de plusieurs de ses individualités inquiète.

On ne peut pas, ainsi, pour Ricardo Rodriguez et Xherdan Shaqiri, gommer d'un coup de baguette magique le handicap que représente le manque de temps de jeu en club. Ce n'est pas le fruit du hasard si le Zurichois et le Bâlois sont deux des quatre titulaires de samedi qui peuvent craindre pour leur place.

Ricardo Rodriguez ou Steven Zuber ?

Le 11 octobre 2011 à Bâle lors de la rencontre gagnée 2-0 devant le Monténégro, Ricardo Rodriguez a fêté sa première titularisation dans un match à enjeu. Le successeur de Reto Ziegler en a disputé 47 autres pour n'en manquer qu'un seul à ce jour. Mais samedi à Bakou, il n'a pas pu faire oublier sa saison extrêmement difficile avec le Torino.



Les difficultés rencontrées par Ricardo Rodriguez pourraient inciter Vladimir Petkovic à relancer Steven Zuber qui, lui aussi, n'est pas titulaire dans son club. Mais le joueur de l'Eintracht Francfort peut apporter un plus offensivement. Personne n'a oublié que c'est lui qui avait inscrit le but du 1-1 il y a trois ans contre le Brésil lors de la Coupe du monde en Russie.

Kevin Mbabu ou Stefan Widmer ?

Il n'y a pas un titulaire attitré sur le flanc droit, selon Vladimir Petkovic. Face au Pays de Galles, le "Mister" a accordé sa préférence à Kevin Mbabu. Comme Ricardo Rodriguez à gauche, le Genevois a livré une performance un peu trop "neutre". Il a, surtout, raté la balle de 2-0 sur un service en or de Breel Embolo.

Face à des Italiens qui vont très certainement prendre le jeu à leur compte, Vladimir Petkovic pourrait relancer Stefan Widmer, qu'il juge plus sûr sur le plan défensif. Sur le plan offensif, l'Argovien a aussi témoigné d'un réel tranchant cette saison avec un but contre l'Allemagne et un assist lors du récent succès contre les Etats-Unis. Par ailleurs, le joueur du FC Bâle connaît parfaitement le style de jeu des Azzurri après avoir livré 131 rencontres de Série A avec l'Udinese.

Xherdan Shaqiri ou Denis Zakaria ?

C'est "la" grande question. Xherdan Shaqiri n'est apparemment pas en mesure d'enchaîner trois rencontres en l'espace de huit jours. Cette saison, le Bâlois n'a joué que deux matches entiers avec Liverpool. Il convient donc de le ménager dans l'optique du match de dimanche contre la Turquie.

Même si la Suisse affronte l'Italie à Rome ce mercredi pour la première place du groupe, la prudence commande de ne pas "brûler" le soldat Xherkan qui a déjà tant donné pour la sélection et qui peut encore tant donner.



S'il fut interprété comme un signe de faiblesse samedi à la 66e minute, le remplacement de Xherdan Shaqiri par Denis Zakaria au coup d'envoi mercredi s'impose. La Suisse n'aura pas la possession contre la Squadra Azzurra et le choix d'aligner le Genevois aux côtés de Granit Xhaka et de Remo Freuler semble pertinent.

Haris Seferovic ou Mario Gavranovic ?

Haris Seferovic est le prototype de l'attaquant moderne avec sa faculté à la fois de prendre les espaces et de conserver le ballon. Seulement, le Lucernois reste sur onze matches sans le moindre but dans les phases finales.

Samedi, Mario Gavranovic a, en revanche, marqué les esprits alors qu'il n'a joué que dix minutes. Le Tessinois possède cette confiance dans le dernier geste qui semble fuir à nouveau Haris Seferovic. Et les statistiques confortent cette impression. Mario Gavranovic marque toutes les 98 minutes en sélection, Haris Seferovic toutes les... 233 minutes.



Malgré les deux buts de Mario Gavranovic l'automne dernier en Allemagne l'une des rares fois où Vladimir Petkovic avait titularisé les deux hommes, les voir alignés ensemble mercredi à Turin est bien improbable. D'autant plus qu'un tel choix pourrait reléguer Breel Embolo, le meilleur Suisse de Bakou, sur le banc.