Mondial 2018 Héros de toute une nation, Steven Zuber peut savourer

ATS

18.6.2018

Buteur face au Brésil, Steven Zuber n'a pas fini de savourer son bonheur, n'en déplaise aux Brésiliens.

Steven Zuber peut avoir le sourire: son but face au Brésil a provoqué une vague de bonheur en Suisse.
Steven Zuber peut avoir le sourire: son but face au Brésil a provoqué une vague de bonheur en Suisse.
Keystone

Premier buteur suisse contre le Brésil depuis Kubilay Turkyilmaz le 21 juin 1989, Steven Zuber n'a pas fini de savourer son bonheur. Le bonheur d'un joueur esseulé dans la surface adverse et qui a plongé tout un pays dans le désespoir.

Il a revu son but à la télévision, mais pas encore cette fameuse photo tout seul face aux défenseurs brésiliens qui le voit armer cette tête victorieuse pour le 1-1. "Je dois avouer que cette situation est assez "cool" en ce qui me concerne. Beaucoup moins sans doute pour les Brésiliens", s'amuse-t-il. Une réussite que les Brésiliens, Neymar notamment, ont contesté au point de demander à l'arbitre le concours de la vidéo. "Je n'ai pas pensé une seule seconde à cette question de l'arbitrage quand j'ai marqué. Mon duel avec Miranda était un duel comme les autres, affirme le Zurichois. A mes yeux, ce but est parfaitement valable."

Non coupable sur l'ouverture du score

Il lui a permis de gommer son intervention malheureuse qui avait permis à Coutinho d'ouvrir le score. "Je ne me sens pas vraiment coupable sur le 1-0, plaide-t-il. Je n'ai pas cherché à renvoyer le ballon dans l'axe. Je l'ai dévié de la tête bien vers l'extérieur. Malheureusement, Coutinho était là et il a vraiment armé une frappe splendide. Il mérite tout le crédit pour ce goal."

Steven Zuber et ses coéquipiers ont eu le courage de relever la tête en seconde période. "On nous parle d'une dureté excessive de notre part dans cette rencontre. Mais je trouve ces reproches infondés, lâche-t-il. J'ai le sentiment que nous avons toujours cherché à jouer au foot."

Ce côté joueur, Steven Zuber l'a peut-être trop cultivé au début de sa carrière. Il reconnaît qu'il cherchait à copier Cristiano Ronaldo, son modèle, lors de ses jeunes années aux Grasshoppers. "Je cherchais le passement de jambes au moins quinze fois par match", avoue-t-il. Aujourd'hui, le gaucher de 26 ans a pris de la bouteille même si on voit bien, et c'est tant mieux, que son goût pour le spectacle persiste.

L'invité surprise

Titularisé seulement à cinq reprises cette année en Bundesliga avec Hoffenheim, Steven Zuber est un peu l'invité surprise de cette équipe de Suisse. Il dispute en Russie son premier grand tournoi. Le forfait d'Admir Mehmedi lui a permis de se fixer sur le côté gauche de trio médian offensif. Il avait disputé l'intégralité de la rencontre de Villarreal contre l'Espagne le 3 juin, le match qui constituait, on le sait, la répétition générale avant le choc de dimanche contre le Brésil. Malgré la bonne partie livrée par Breel Embolo contre le Japon juste avant l'envol pour la Russie, Vladimir Petkovic est resté sur son idée première: titulariser Steven Zuber pour bien fermer le flanc droit des Brésiliens. Un choix payant: on n'a pas beaucoup vu dimanche le duo formé par Danilo et Willian face à Zuber et à Ricardo Rodriguez.

Ce but, son quatrième sous le maillot de l'équipe de Suisse en moins d'une année après son doublé contre la Hongrie en octobre dernier et sa réussite ce printemps devant le Panama, Steven Zuber l'a signé dans un pays qu'il a appris à aimer. Il a en effet joué la saison 2013/2014 au CSKA Moscou, une saison marquée par la conquête du titre et par une campagne en Ligue des Champions face au Bayern Munich et à Manchester City. "Je garde un souvenir lumineux de cette expérience, dit-il. Lorsque j'ai signé au CSKA, j'avais entendu bien des choses négatives sur la Russie. Mais croyez-moi, ce fut une très belle expérience." Cette âme slave qu'il a découverte il y a cinq ans l'a peut-être bercé dimanche soir pour inscrire le but le plus important de sa carrière.

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