L'Espagne et la Suède s'affrontent mardi dès 10h00 à Auckland pour une place en finale de la Coupe du monde dames. Les deux formations ont des atouts à faire valoir.
Les Espagnoles se retrouvent pour la première fois de leur histoire dans le dernier carré. Leur équipe pratique un jeu offensif, qui a notamment fait exploser la Suisse en 8es de finale (5-1). La Roja est truffée de bonnes joueuses et présente un groupe très homogène au niveau qualitatif.
«La difficulté avec l'Espagne, c'est qu'il y a tellement de joueuses douées, alors que les autres équipes pourraient n'avoir qu'une ou deux stars. Il sera très important de les marquer en défense», a insisté le sélectionneur suédois Peter Gerhardsson.
Rancoeurs profondes
Le jeu attrayant des Espagnoles cache cependant des rancoeurs profondes au sein de l'équipe. La 6e nation mondiale continue de gérer les répliques du séisme de septembre 2022, lorsque 15 internationales ont annoncé qu'elles ne voulaient plus porter le maillot de leur sélection en raison de désaccords avec la gestion du sélectionneur Jorge Vilda.
Cette crise, inédite à ce niveau, a menacé l'émergence de l'Espagne comme puissance du foot féminin. Mais, en Océanie, l'entraîneur a défendu sa légitimité à travers des résultats exceptionnels pour une équipe qui n'en est qu'à sa troisième participation à une Coupe du monde.
L'Espagne a battu les Pays-Bas finalistes en 2019 (2-1 ap) pour atteindre les demi-finales. Ce parcours porte la marque des risques tactiques de Vilda, adepte du turn-over autour de son 4-3-3 axé sur la conservation du ballon et le contre-pressing: «Nous avons 23 titulaires. Ce ne sont pas que des mots, ce sont des faits», a-t-il expliqué.
Putellas pas titulaire
Il a, par exemple, évincé la gardienne titulaire Misa Rodriguez, qui a joué les trois matches du groupe, après la défaite contre le Japon (4-0), pour lancer la jeune doublure Cata Coll lors de la phase à élimination directe.
Contre la Suisse et les Pays-Bas, Vilda a aussi décidé ne pas titulariser la double Ballon d'or en titre, Alexia Putellas, l'une des stars de la compétition revenue juste à temps pour le tournoi, après une longue blessure à un genou. Ces changements ont laissé place à certains nouveaux visages comme la milieu Teresa Abelleira (23 ans) ou l'attaquante Salma Parellelo (19 ans), qui a marqué le but de la qualification face aux Pays-Bas.
«Bénéfice de l'expérience»
La capitaine de la Suède Kosovare Asllani a admis que son équipe avait «le bénéfice de l'expérience» face à la jeune sélection espagnole. «Nous sommes allées loin lors de nos derniers tournois, et je suis satisfaite de la manière que nous avons employée cette fois-ci», a déclaré la milieu de terrain aux 174 sélections (44 buts).
Les Scandinaves, troisièmes au classement mondial de la FIFA, sont des habituées du dernier carré dans les grandes compétitions internationales. Elles n'ont toutefois pas remporté le moindre trophée majeur depuis l'Euro 1984, qui était le premier de l'histoire du football féminin.
Ces dernières années, elles ont perdu en finale des Jeux olympiques en 2016 et 2021, ainsi qu'en demi-finales de l'Euro 2022 et du Mondial 2019. Lors du tournoi en cours, elles ont réussi l'exploit d'éliminer les deux derniers pays champions du monde: les Etats-Unis doubles tenants du titre en 8es de finale (0-0 ap, 5-4 tab), et le Japon, sacré en 2011, en quart (2-1).
«Nous avons gagné nos matches dans des styles différents, et ça montre la force de cette équipe», a poursuivi l'ancienne joueuse du Paris Saint-Germain (2012-16), aujourd'hui à l'AC Milan.