Capable de battre les Pays-Bas 4-2 et de s'imposer 3-0 en Norvège mais capable aussi de concéder le nul 3-3 à domicile devant la Lettonie, la Turquie est peut-être en 2021 l'équipe la plus «mystérieuse» du continent. Elle s'avance toutefois vers l'Euro 2021 avec de grandes ambitions.
29e du dernier classement FIFA loin derrière ses adversaires du premier tour de l'Euro – Italie (7e), Suisse (13e) et Pays de Galles (17e) -, la Turquie rêve ainsi de bousculer la hiérarchie. Elle veut faire oublier à ses supporters ses échecs de l'Euro 2016, où elle n'avait pas passé le cap du premier tour en France, et du tour préliminaire de la Coupe du monde 2018.
Le retour aux affaires de Senol Günes autorise, il est vrai, toutes les espérances. Agé de 69 ans, l'ancien gardien de Trabzonspor est celui qui a mené la Turquie à la troisième place de la Coupe du monde 2002. Véritable icône au pays, il a repris les rênes de la sélection en février 2019 pour signer des résultats remarquables, avec notamment cette victoire 2-0 contre la France le 8 juin 2019 dans le cadre du tour préliminaire de cet Euro 2021.
Senol Günes s'est, tout d'abord, attaché à redonner une véritable assise défensive à son équipe autour du joueur de Leicester Söyüncü Caglar. Pari réussi avec seulement trois buts concédés lors des dix rencontres du tour préliminaire. Seulement, le 3-3 contre la Lettonie du Sédunois Roberts Uldrikis a rappelé que rien n'est véritablement acquis.
En ligne médiane, Senol Günes a offert les clés du jeu à Hakan Calhanoglu. Le maître à jouer du Milan AC avait exhorté publiquement l'an dernier le sélectionneur à lui donner «autant de responsabilités qu'à Milan». Le message a été entendu et Hakan Calhanoglu s'est affirmé comme le digne successeur de l'impétueux Arda Turan.
Mais malgré son leadership technique, Hakan Calhanoglu n'est pas le meneur du vestiaire. Ce rôle est tenu par Buray Yilmaz. A bientôt 36 ans, celui qui a mené Lille au titre de Champion de France a réellement franchi un cap avec son choix l'été dernier de quitter enfin la Turquie.
En France, il s'est révélé comme l'un des meilleurs joueurs de la Ligue 1. Il a marqué des buts extraordinaires, notamment un coup franc le 25 avril à Lyon qui a valu son pesant d'or. En sélection, il a connu aussi des soirs de grâce, comme le 24 mars avec son triplé contre les Pays-Bas. Il convient d'espérer que le 20 juin ne sera pas à nouveau son jour lors du Suisse – Turquie de Bakou...