Soixante après le Brésil, la France semble bien partie pour signer une performance rare en Coupe du monde. Les Bleus sont, en effet, à la veille des demi-finales, les favoris no 1 à leur propre succession.
Soixante après le Brésil, la France semble bien partie pour signer une performance rare en Coupe du monde. Les Bleus sont, en effet, à la veille des demi-finales, les favoris no 1 à leur propre succession.
Leur succès 2-1 en quart de finale face à l'Angleterre souligne toute leur résilience face aux vents contraires. Contre les «Three Lions», les champions du monde ont démontré à la fois qu'ils étaient capables de remporter une rencontre au Qatar sans l'apport décisif de Kylian Mbappé et que l'absence d'un banc de qualité n'était pas un handicap insurmontable.
Samedi soir, Kylian Mbappé n'a jamais vraiment trouvé la clé face à Kyle Walker. Bien aidé par Jordan Henderson, le latéral de Manchester City a réduit le rayon d'action de l'arme absolue de l'équipe de France. Mbappé muselé, la France a toutefois pu compter sur l'inspiration d'Antoine Griezmann, auteur de deux assists, et sur le formidable instinct de buteur d'Olivier Giroud pour terrasser un adversaire qui lui était supérieur.
Aucune marge de manoeuvre
Elle y est parvenue sans l'apport de joueurs sortis du banc. Les forfaits de Presnel Kimpembé, de Paul Pogba, de Ngolo Kanté, et Christopher Nkunku ainsi que les blessures de Karim Benzema et de Lucas Hernandez ont considérablement réduit la marge de manoeuvre de Didier Deschamps. Face à l'Angleterre, il n'a procédé qu'à un seul changement avec l'introduction de Kingsley Coman pour Ousmane Dembélé à la 79e minute.
Le surprenant déclassement de Benjamin Pavard le contraint ainsi d'aligner deux latéraux aux manques évidents. Arrière central de formation, Jules Koundé est bien incapable de prendre son couloir. A gauche, Théo Hernandez attaque beaucoup mieux qu'il ne défend.
Didier Deschamps est le premier sans doute à reconnaître que son équipe marche sur un fil. Que rien n'est acquis avant la demi-finale contre le Maroc, «le Rocky Balboa» de cette Coupe du monde selon les termes de son sélectionneur Walid Regragui qui n'a concédé qu'un seul but en cinq rencontres, et avant une éventuelle finale face à l'Argentine de Lionel Messi ou à la Croatie de Luka Modric.
Un équilibre fragile
L'élimination subie l'an dernier face à la Suisse en huitième de finale de l'Euro est, par ailleurs, encore bien présente dans sa mémoire pour lui rappeler qu'il ne suffit qu'un petit rien pour briser l'équilibre de l'équipe. Face aux Suisses, ce fut un trop plein d'arrogance qui avait conduit à la chute. Plus précisément la célébration de Paul Pogba après sa frappe victorieuse pour le 3-1.
Mercredi, Didier Deschamps veut croire que son équipe saura se montrer bien plus humble et que Kylian Mbappé retrouvera sa tenue de super-héros pour éviter toute mauvaise surprise face au Maroc. Son no 10 sera cette fois opposé à Achraf Hakimi, le joueur dont il est le plus proche dans le vestiaire du PSG. Ce duel fratricide conditionnera très certainement l'issue d'une demi-finale qui ne va cesser d'ici mercredi de déchaîner bien des passions.
