Mondial 2018Manuel "Citius, Altius, Fortius" Akanji
ATS
6.6.2018
Le défenseur central évoque sa fulgurante progression personnelle et la Coupe du Monde à venir avec la Nati, qu'il aborde sereinement. Le Zurichois revient aussi sur son transfert hivernal au Borussia Dortmund et sa future collaboration avec Lucien Favre.
"J'en veux encore plus !" Malgré son ascension irrésistible, Manuel Akanji n'est pas rassasié. A 22 ans, le Zurichois a peut-être raison de croire que le ciel est sa seule limite.
Deux saisons et demie à peine au FC Bâle, pourtant entravée par une grave blessure au genou en 2016 qui l'a laissé neuf mois sur le carreau, lui ont suffi pour s'ouvrir les portes d'un Borussia Dortmund dirigé désormais par Lucien Favre. "Un entraîneur avec lequel je me réjouis de travailler, dit-il. Je côtoie ici à Lugano plusieurs de ses anciens joueurs. Ils n'en m'ont dit que du bien. Ils m'ont dit aussi qu'il avait un niveau d'exigence très élevé."
Sans avoir l'air d'y toucher
Le technicien vaudois apprendra à connaître un joueur réfléchi et posé qui s'est imposé presque sans avoir l'air d'y toucher comme un titulaire indiscutable en équipe de Suisse. Même si Johan Djourou peut avancer son expérience et une performance de choix lors de l'Euro 2016, on voit mal comment Vladimir Petkovic écartera l'ancien junior du FC Winterthour de son onze de départ. Le sang froid qu'il a témoigné dimanche à Villarreal au coté de Fabian Schär a sans doute dissipé les derniers doutes du "Mister", si doutes il y avait...
Manuel Akanji sera donc sur le pont le 17 juin prochain à Rostov-sur-le-Don face à Neymar, Coutinho et autres Firmino. "De grands joueurs mais nous venons d'affronter l'Espagne qui compte également de grands joueurs dans son effectif. Suisse - Brésil, cela ne sera pas du un contre un mais une rencontre au cours de laquelle nous serons appelés à défendre en équipe. Et cela, nous savons très bien le faire ."
Pour Manuel Akanji, sa première Coupe du monde sera réussie si la Suisse passe le premier tour. "Je veux croire que tout sera possible ensuite pour nous, lâche-t-il. Mais il est bien hasardeux de tirer des plans sur la comète dans la mesure où tout peut se produire dans une Coupe du monde. On peut battre le Brésil mais perdre derrière contre la Serbie..."
Le symbole parfait
Avec une mère suissesse passionnée de tennis et un père nigérian qui joue encore aujourd'hui au football, Manuel Akanji est peut-être le symbole parfait de cette équipe de Suisse multiculturelle. Le fait de chanter l'hymne suisse lui a, en tout, cas valu un édito dithyrambique de la part de la presse de boulevard zurichoise toujours sensible à la problématique de l'intégration.
A Dortmund, qu'il a rejoint cet hiver, Manuel Akanji s'est également imposé en douceur. "Je ne sais pas exactement quand j'ai tapé vraiment dans l'oeil des recruteurs du Borussia. Il faudrait le demander à mon agent. Mais en décembre, j'ai eu des discussions avec ses dirigeants qui m'ont convaincu qu'ils voulaient vraiment miser tout de suite sur moi. Ce n'était pas facile de quitter le FC Bâle à ce moment avec un huitième de finale de Ligue des Champions à jouer contre Manchester City et la perspective de gagner un neuvième titre de rang. J'aurais compris que le FCB me retienne."
Les 21,5 millions d'euros posés sur la table par le Borussia Dortmund ont sans doute pesé dans la décision du FCB de se séparer de son meilleur joueur. Bâle aurait-il pu cueillir un neuvième titre de rang si Manuel Akanji avait attendu cet été pour s'envoler vers ce fabuleux destin qui l'attend ? On ne le saura jamais.